Bon, encore jamais parlé d'Alice In Chains, comme de Nirvana par ailleurs, mais Nirvana on en a tellement parlé que c'en est gerbant. Alice In Chains, énorme groupe, énorme son, énorme attitude. Bien qu'ayant éclot en dehors de la scène purement SubPopienne de Seattle, à l'inverse des Pearl Jam (qui ne sont après tout que d'ex Green River), Soundgarden, Tad, Mudhoney, Nirvana voire Screaming Trees, tous passés au sein du label phare de la ville, Alice In Chains reste cependant un de ceux qui ont définit et popularisé le son grunge. Très influencé à leur début par Soundgarden, qu'ils érigent en modèle, et Mother Love Bone pour l'attitude glam rock, ils trouvent toutefois rapidement un son unique, et parviennent dès leur premier méfait à sortir l'album parfait : Facelift. Tout est dit à mon gout, et la suite ne sera que resucée magnifiée. Le double Ep Jar Of Flies / Sap reste une extraordinaire collection de morceaux acoustiques, jamais égalé par qui que ce soit depuis. Mais quand on parle d'Alice In Chains, c'est aussi pour évoquer les nombreux abus du groupe, et surtout l'excès de drogues en tout genre. Il faut dire que le way of life de cette bande de tarés n'était absolument pas une sinécure :
Van Conner (bassiste des Screaming Trees) : En parlant de débauche - les gars d'Alice In Chains nous faisait tous passer pour des petites écolières catholiques! Ils étaient hors de contrôle, d'une manière complètement fun aussi. Mais ça leur a joué des tours...
Tim Branom (copain de Layne Staley) : Je bossais avec Layne au Music Bank. Une bande de filles nous amenaient de la bouffe et nous laissaient prendre des douches chez elles. On survivaient comme ça. Le Music Bank était énorme - je ne sais pas combien il y avait de salles de répèt là bas, peut être une centaine. Et la nuit, on squattait là bas. Il était sur la couchette et moi par terre. Si tu voulais aller pisser la nuit, c'était au fond du couloir, et c'était super sombre et crade. Donc parfois quand on était trop crevé, on pissait dans un seau. Une fois, Layne a pissé dedans - moi je dormais par terre, dans mon sac de couchage - et ça s'est renversé. J'étais tellement crevé, et il faisait tellement noir, que j'ai dormi dans la pisse...
Sean Kinney (à propos d'un appel de Jerry Cantrell qui avait eu son contact d'un certain Layne Staley) : Je suis allé le rencontrer au Music Bank. Ma petite amie à l'époque était la sœur de Mike Starr. Jerry m'a dit : "ça me plairait vraiment de monter un groupe avec toi - j'ai pensé à un bassiste, ce gars, Mike Starr". Et moi je me suis dit : "c'est trop bizarre : je sors avec sa frangine!" Je dormais depuis un mois dans ma caisse devant la maison des Starr. Donc je l'ai appelé, et il est venu le soir même. On s'est rencontré, on a prit quelques verres, et on a commencé à jammer. Et essayé d'attirer Layne par la ruse.
Matt Fox (un pote de la scène) : Mike Starr était comme le bon sergent qu'on peut voir dans les films sur la seconde guerre mondiale. Si tu étais dans le désert, sans herbe, sans essence, sans filles - il pouvait te trouver les trois. C'était bon de l'avoir si tu étais un groupe qui vivait dans sa salle de répèt - il pouvait te trouver les filles qui pourraient t'acheter une pizza. Les gars d'Alice In Chains étaient définitivement une bande de clochards.
Jeff Gilbert (journaliste à The Rocket et employé de Sub Pop) : Ces gars avaient une base de groupies insensée. Ces gars avaient des filles comme tu ne peux pas l'imaginer - partout. Et pas seulement des filles bien, des minettes absolument obscènes et repoussantes aussi (rires). Les filles les plus dégueulasses que tu puisses trouver. Et tous les gars venaient, puisque les filles venaient...
Susan Silver (manager de Soundgarden et Alice In Chains) : Je les aidais déjà localement, et j'avais vraiment aimé leurs premiers enregistrements - ils sont parmi les gens les plus drôle que j'ai jamais rencontré de toute ma vie - à mourir de rire. Sean Kinney est un des êtres humains les plus poilant qui soit. Je défie quiconque de rencontrer un gars aussi drôle que lui. Ils vivaient tous ensemble à Des Moines, Washington, dans un appartement complètement défoncé ou il y avait des fiestas pas possibles. 4 drôles de tarés qui survivaient en tournant autour des filles dans le but qu'elles leur achètent à bouffer. Et qui jouaient cette musique tellement catchy et tellement cool. J'ai fini par les manager.
Jerry Cantrell : On a habité un temps au Music Bank. J'avais payé pour une démo qu'on avait enregistré dans une maison perchée sur un arbre dans la montagne - c'est pas une blague, on avait emprunté le van de Coffin Break pour monter là haut à Issaquah, et enregistrer une démo dans une putain de maison dans un arbre! On a bousillé leur van dans l'affaire, et perdu tout notre matos en cours de route parce que les portes ne fermaient pas! On y est retourné pour enregistrer une nouvelle démo. Et cette nuit là, les flics sont venus et ont tout quadrillé. On a comprit qu'il y avait un énorme trafic d'herbe au Music Bank, et qu'ils nous soupçonnaient d'en être. C'est pourquoi ils nous avaient suivi. On vivait la porte à coté d'une putain de forêt de marijuana. J'ai pas idée de combien de fois on s'est dit qu'on avait absolument besoin d'herbe sans en avoir à portée de main, alors qu'il y en avait juste derrière ce putain de mur!!!
Sources tirées de "Grunge Is Dead" de Greg Prato
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire