Seattle est au rock n'roll ce que Bethléem est au christianisme.
Spin Magazine (1992)

On a besoin qu'il arrive à nouveau quelque chose comme ça - pour changer la face de la musique. Tout de suite!
Mike Inez (Alice In Chains)

26/02/2012

Seattle Grunge's Anecdotes : Sub Flop '91 ou les poches trouées de Sub Pop...

Stephanie Dorgan (propriétaire du Crocodile Café) : Le Crocodile a ouvert le 30 avril 1991. Jonathan Poneman et Bruce Pavitt venaient tout le temps déjeuner ici parce que les bureaux de Sub Pop étaient tout prêts, et je me souviens au début, ils payaient de temps en temps avec des disques. Ils étaient sur le point de faire faillite.


Rich Jensen (manager général chez Sub Pop) : Le premier job que j'ai eu à Sub Pop, en 1991, était d'aller dans les bureaux du dernier comptable, qui était complètement jonché de papiers, et de déterminer, parmi ceux là, lesquels étaient des factures. J'en ai fait une grosse pile, je les ai classé, et j'en ai reporté tous les montants sur une feuille de calcul, le genre de truc dont ces gars n'avaient apparemment jamais entendu parler. C'était mon grand talent : je savais ce qu'était une feuille de calcul. J'ai imprimé tout ça, c'était une liste de six pieds de long, et j'ai accroché ça au mur dans le bureau de Bruce. En bout de liste ça disait qu'on devait 250000$. A la banque, on avait 5000$. C'était en mai.

Saltpeper (bassiste des Dwarves) : Les bureaux originaux de Sub Pop étaient un peu ouvert à tout le monde. Je me souviens avoir jeté un œil aux chiottes et y avoir trouvé les masters de plusieurs disques, dont le notre Blood Guts &Pussy. Si j'avais su, je les aurais glissé dans mon slip et je me serais barré. A l'époque vous pouviez faire à peu prêt tout ce que vous vouliez. Je me souviens avoir trouvé une bombe de peinture et, j'ai pensé que ça avait du sens, j'ai écrit à la bombe sur le sol du bureau : VOUS DEVEZ DU FRIC AUX DWARVES!!!

Kim Warnick (chanteuse guitariste des Fastbacks, réceptionniste chez Sub Pop). Et c'est toujours resté. J'avais trouvé ça absolument hilarant...

Puis quelques mois plus tard, Nirvana se mit à vendre des cartons et des cartons de Nevermind, et Sub Pop, par le miracle d'un contrat exigé à l'époque de Bleach par le groupe, reçu des milliers de dollars de dividendes... Z'auraient pas un peu de moule chattée ces gars là???

En photo : Kim Warnick et Bruce Pavitt lors d'une soirée Sub Pop au Crocodile Café - 1993

Sources tirées du nouveau livre de Mark Yarm : Everybody Loves Our Town

19/02/2012

1991 : Les démellés de la scène de Seattle avec le Rock n'roll Circus...

Bon, la prog du Hellfest est tombée il y a bien deux semaines maintenant, et je dois dire que je suis un peu déçu... Bon, on a Guns N'Roses, le Guns N'Roses du pauvre, la belle affaire... Ils auraient mieux fait d'appeler ça, comme dirait un pote à moi "Axl Rose plays GNR"... Tenez, à ce propos, vous êtes bien au courant des inimitiés entre Axl Rose et le clan Nirvana, voire même toute la scène de Seattle... En 1991, l'ensemble de la scène arena rock américaine veut s'attacher les services des groupes de Seattle, entre autres les deux méga rock bands du moment : Metallica et Guns N'Roses.

Jeff Gilbert (employé de Sub Pop, journaliste pour Guitar World) : Savez vous qui a vraiment connecté les deux scènes metal et grunge? Kirk Hammett de Metallica. Enorme fan des Melvins et de Nirvana. Parlait d'eux dans les newsletters du fan club de Metallica. Collectionnait tout ce qui venait de Sub Pop. Les métalleux se sont dit "Si Kirk Hammett aime, alors allons jeter une oreille". Kirk a été un bon outil de vente pour Sub Pop, sans le savoir. Enorme fan de Mudhoney. Quand Metallica est venu jouer à la Key Arena de Seattle, ils avaient ce qu'ils appelaient le Snake Pit, ou tu pouvais être comme sur scène avec le groupe. Kirk y avait amené tous les gars de Mudhoney et de Nirvana. Il avait filé des bières à Matt Lukin. Matt avait commencé à se les siffler, et Kirk lui avait dit "Partage les bordel!!!"

Amy Finnerty ((directrice des programmes de MTV en 1991) : C'était aux MTV Awards, on était tous posé sous une grande tente à l'extérieur. Kurt était assis juste à coté de moi, Janet, Courtney, et Jackie Farry, ma meilleure amie et la nounou de France. Axl Rose est passé devant nous, et Courtney lui a gueulé dessus "Hey Axl, veux tu être le parrain de notre fille?". C'était la blague ultime. Tout le monde se roulait le cul par terre.

Janet Billig (manager de Hole) : Axl Rose était avec Stephanie Seymour à l'époque. Il s'est retourné vers Kurt et lui a dit : "Dis à ta salope de la fermer". Et Kurt a regardé Courtney en disant, complètement impassible "Ferme là, salope". Hilarant. Puis Stephanie a demandé à Courtney "Tu serais pas mannequin toi?". Je pense qu'elle essayait d'être méchante. Courtney lui a répondu "Tu serais pas neuro chirurgienne toi?". On a rit et rit et rit de ça pendant des jours...

Bryn Bridenthal (publicitaire pour Geffen) : Courtney et Axl ont passé tellement de temps à penser l'un à l'autre. Des années après cette histoire, quand Axl commençait à travailler sur l'album qui allait devenir Chinese Democracy, Jim Barber chapeautait le projet. Et Axl à un moment m'a confié que quand Jim venait au studio, Axl sentait l'énergie de Courtney Love venir à lui. Il a viré Jim. Il ne pouvait pas travailler avec cette énergie dans la pièce. Ce que j'ai su plus tard, et que Axl ne savait pas à ce moment, c'est que Barber sortait avec Courtney Love à l'époque. Ils avaient gardé ça secret. Donc pour Axl, de sentir l'énergie de Courtney Love à travers Jim Barber, sans savoir qu'ils avaient une relation, c'était super fort. C'était juste énorme. Axl faisait ce genre de truc tout le temps. Ça va sonner complètement ridicule, mais c'est vrai : Axl est une personne très spirituelle...

Au tout début du succès de Nirvana, Axl voulait que Nirvana ouvre pour GNR, parce qu'il trouvait que la musique du groupe était vraiment spéciale, et qu'il voulait faire tout ce qu'il pouvait pour aider ce nouveau groupe. Mais il n'avait pas réalisé que Nirvana était à l'avant garde d'un mouvement plus vaste. Il ne comprenait pas pourquoi Nirvana ne voulait pas de son aide. Un jour, Amy, sa soeur, qui travaillait pour lui, m'appelle et me demandant "Pourquoi ils ne veulent pas de notre aide?". J'ai répondu "Parce que vous représentez tout ce qu'ils détestent. Vous êtes un énorme groupe, plein de succès et de millions de dollars. C'est l'antithèse de Nirvana". Mais Axl ne voyait pas GNR de cette manière.

Nirvana ne sera pas le seul groupe de Seattle à avoir affaire à GNR. Soundgarden en fait aussi les frais...

Colleen Combs (assistante de Kelly Curtis pour PJ) : Axl m'avait demandé de lui amener des nouveaux groupes à écouter, quand je travaillais pour lui. Donc je lui ai amené des trucs de Soundgarden, et aussi de Nirvana. Personne ne vous a jamais raconté l'histoire d'Axl Rose slammant à un show de Soundgarden?

Susan Silver (manager de Soundgarden) : Après que j'ai eu un appel pour une tournée commune avec GNR, j'ai rejoint le groupe chez Stuart Hallerman, aux studios Avast!. J'avais avec moi une boite pleine de nouveaux t shirts, que je souhaitais leur montrer. J'étais tellement excitée. Mon Dieu, j'étais si excitée : "Hey les gars, J'ai quelque chose à vous dire! On a eu une offre aujourd'hui... pour aller... en tournée.... AVEC GUNS N'ROSES!!!"........ Ils ne disaient pas un mot. Après à peu prêt 30 secondes - une éternité - l'un d'eux a dit : "Qu'est ce qu'il y a dans la boite?"

Ben Shepherd (bassiste de Soundgarden) : Notre tournée avec GNR? Ouais, pas de mon fait. J'aime pas ce style de musique. Ce sont tous des bons gars, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit. Mais laisse moi finir. Je suis un punk rockeur, mec. J'aime Black Flag et tout ces trucs hardcore. Cet espèce de rock caricatural, j'aime pas. Je veux rien avoir affaire avec ce monde là. Je suis pas une rock star, j'aime pas les rocks stars et je veux pas les côtoyer. Ce mot, rock star, est quelque chose de dégradant pour moi.
La tournée avec GNR était une parodie de metal circus. C'était insensé. J'ai jamais voulu jouer dans des stades. On est si éloigné des fans, et le son est pourri. Donc on était là, exposés à tous ces rockeurs de pacotille, les mêmes que ceux qui voulaient me tabasser quand j'étais un petit punk rockeur. J'avais vraiment de l'animosité envers ces gars...

Voilà pour la petite histoire... Aussi présents au Hellfest, Black Sabbath!!! Hop, excusez, Ozzy Osbourne plays Black Sabbath en fait, parce que Black Sab vient d'annuler suite à la maladie de Tommy Iommi... Paraitrait qu'il serait accompagné de beau monde, tel Zakk Wylde, Slash ou Geezer Butler... A voir... Bonne scène hardcore avec Hatebreed, Lamb Of God ou Devildriver et quelques bons trucs stoner / doom : St Vitus, The Obsessed, Big Business, Atomic Bitchwax, Orange Goblin, Acid King ou Sunn O))). Point trace de Soundgarden par contre, j'ai bien fait de prendre ma place pour Paris!!!! Reste 4 groupes à annoncer, surement parmi eux quelques bonnes sous têtes d'affiche... Mais bon, ça reste un peu faible par rapport à l'année dernière par exemple... Sûr qu'on peut pas toujours faire mieux, c'est comme si on demandait une croissance économique infinie dans un monde aux ressources finies, on voit bien que c'est pas possible...

11/02/2012

Seattle Grunge's Anecdotes : "We're nerds goddammit", ou de l'utilité du "nerd" dans l'origine sociale du Grunge

Au lycée, on se faisait tout le temps taper dessus. On pouvait pas parler aux jolies filles... Je veux dire... We're nerds goddammit!!!!!! On est des minables bordel!!!!! raconte un Van Conner (bassiste des Screaming Trees) hilare dans le docu Hype!

Nerd (définition) : Terme argotique, surtout employé par les élèves des lycées américains, qui peut se traduire par « intello » (avec la nuance péjorative que cela implique) : on peut ici se référer au stéréotype du gars à lunettes. Plus globalement, un nerd est un minable, un ringard...

Y'a comme un truc qui revient souvent dans ce petit monde du grunge à Seattle, ce sentiment d'avoir été méprisé, perçu comme un moins que rien, marginalisé à l'adolescence... Et parallèlement à ça, cet instinct de se réfugier dans un univers à part, celui de la musique, du rock, du punk... Quelque chose qu'on peut aussi apercevoir, par exemple, au début du docu PJ20, quand des flics en civils trainent autour de Stone Gossard et sa bande pour mieux les surveiller... Le punk à Seattle dans les 80's n'est pas le punk tel qu'on le connait aujourd'hui, un courant musical accepté de tous, même de ta mère bien que, quand même : "baisse la musique bordel, les voisins vont encore gueuler"... Nirvana est passé par là, et c'est pas rien de le dire, l'explosion grunge en 1991 a complètement démocratisé cette musique qualifiée auparavant d’extrême... Et ouaip, le hardcore de Black Flag était bien extrême en 1980, de fait complètement underground et surement inconcevable dans l'esprit de la majorité des citoyens US de l'époque. Et pour cause, nous sommes dans l’Amérique puritaine de Reagan... Seattle était une petite ville bourgeoise, qui n'avait aucune place à offrir au moindre marginal, et surtout pas aux quelques keupons qui trainaient par là... Et au lycée, c'était le même topo : comme dans les séries télé américaines, t'es populaire quand tu tâtes du ballon ovale avec un gros casque grillagé vissé sur ta tronche de cake ou quand tu fais des pirouettes en petite jupette et grosses chaussettes pour supporter ces gros lourdeaux de footballeurs... T'es une merde quand t'as pas de biscottos et que t'écoutes pas de la disco comme tout le monde...

Charles Peterson (photographe de le scène de Seattle) : J'avais 16 ans en 1980, quand j'ai découvert le premier album des Clash. De ce jour, j'ai été accro à la musique punk. Cette année là, je prenais déjà des photos pour le journal interne de mon lycée ainsi que celles des classes en fin d'année. J'étais aussi le seul et unique "punk" de tout l'établissement : mon crane rasé et mes rangers me faisaient tout de suite repérer. Imaginez vous aux prises avec une équipe de football au grand complet, encouragé de la voix et du geste par ses entraineurs, qu'il vous faut regrouper et arranger pour une photo de groupe pendant que fusent des "punkettes, p'tite punkette, gare à tes fesses!"

Tom Price (guitariste des U Men et de Gas Huffer) : Quelque chose que je vois rarement mentionné, c'est la réaction violente que les gens avait contre vous, juste parce que vous étiez punk. Tous les jours, tu marchais dans la rue, et des gens te criaient dessus : "tapette" et te jetaient des bouteilles de bières à la tronche. Tu te faisais courser par des gars des fraternités universitaires ou des stoners. Partout ou tu allais c'était pareil. Ça me parait tellement bizarre maintenant, de penser à quel point j'étais accoutumé à cette violence. Je suis pas vraiment un gars costaud - j'ai jamais été un grand cogneur - mais j'étais très bon à baisser le regard et à les ignorer. Et si ils décidaient de me tabasser, j'étais aussi très bon à prendre les jambes à mon cou et courir très vite. Pour moi, le plus excitant était la musique et tous ces supers groupes. Mais la tension journalière et la violence étaient omniprésentes...

Mark Arm (chanteur de Mudhoney) : Dans mon lycée, entre 1980 et 1982, il y avait peut être 4 gars qui écoutaient du punk et 8 de plus qui étaient plutôt dans la new wave. Un jour, un pote et moi on s'est coupé les cheveux très court, et on les a coloré. On est entré comme ça dans la cafétéria - c'était un lycée de 2000 élèves. Ça a été le silence complet dans la salle et tout le monde s'est mit à nous mater. Un de ces footballeurs est venu vers moi et m'a dit : "Devo, je vais te tuer". C'est tout ce qu'ils connaissaient à ce point, Devo, donc bien sûr tous ces gens ont fini par m'appeler Devo. C'était si facile à l'époque de faire peur...

Duff McKagan (élément essentiel de la scène de Seattle et accessoirement bassiste de Guns N'Roses) : Le punk rock était un refuge pour ceux qui n'étaient pas populaire au lycée ou au sport - les punks rockeurs étaient ceux qui se faisaient taper dessus par les footeux. En 1982, il y avait des footeux qui venaient de la banlieue de Seattle pour foutre le bordel dans les concerts et nous tabasser.

Charles Peterson : A l'automne 1982, dès mon premier mois en fac à l'Université de Washington State, à la cantine de ma résidence, j'ai repéré un type : boule à zéro, nez proéminent, converse montantes et t-shirt de Crass. Désespérément en quête d'un ami, je l'ai accosté. Le hasard a fait qu'il s'agissait de Mark Arm, guitariste de Mr Epp, un groupe de l'Eastside totalement hors normes. Nous avons fraternisé et sommes devenus, l'année suivante, colocataires. Mark m'a fait connaître Bruce Pavitt. Puis Bruce m'a fait rencontrer Kim Thayil, et ainsi de suite. Nous avons vite formé un cercle d'amis se consacrant à la création musicale, la promotion, la production, ou encore la prise de vue de tout ce qui se rattachait à cette musique qu'on aimait. L'inspiration provenait avant tout de l'expérience commune d'avoir été des souffre douleurs dans nos lycées respectifs, et bien sûr le rock punk nous aidait à tenir dans cette épreuve.

Voili voilou, l'aventure grunge était en marche... On peut imaginer l'avènement du Seattle Sound comme une espèce de catharsie, comme une voie de guérison consécutive à des années de brimades... C'est marrant la vie quand même, tous ces gars qui étaient perçu comme des sous merdes, et qui en fait se sont révélés bien plus productifs pour leur communauté que tous ces gars et filles populaires de leurs lycées... Qui n'étaient finalement que des futurs gentils petits moutons prêts à être marqués au fer rouge de la société de consommation débilitante d'aujourd'hui... Ceci n'est qu'un aparté, vous pouvez maintenant éteindre votre écran d'ordinateur...

Photos issues du super bouquin de Michael Lavine, préface de Thurston Moore : la communauté punk du début 80's à Seattle...

05/02/2012

L'énorme docu culte Hype! en intégral...

Hype!, documentaire culte filmé et réalisé par Doug Pray entre 1992 et 1994 , est à classer dans le haut du panier des documents essentiels, majeurs, indispensables de tout bon nostalgique de cette époque bénie des dieux de l'underground rock. Témoignage extraordinaire pour qui veut vraiment comprendre ce qu'était le "Grunge" à Seattle avant, pendant et après 1991. Tout y est : de Sub Pop à Geffen, de Nirvana au plus obscur des groupes du North West, des petits clubs aux grosses salles, des moments de joies aux plus sombres d'entre tous... Grand prix du jury au festival de Sundance en 1996.

Doug Pray : C'est vraiment une histoire extraordinaire. Vous avez une petite poignée de groupes - environ une vingtaine de personnes - qui, en l'espace de 5 ou 6 ans, a complètement transformé la pop culture. Révolutionné l'industrie de la musique. Je veux dire, Nirvana l'a fait à lui tout seul, mais chacun de ces groupes a été parti intégrante de ça.



Le résumé : Avec le documentaire Hype !, le réalisateur Doug Pray retrace le développement de la culture grunge, de sa naissance subversive dans les garages de la banlieue de Seattle, à son avènement mondial en tant que phénomène musical et culturel. Un « rockumentaire » qui mêle habilement interviews inédites et performances live exceptionnelles, avec la participation des figures emblématiques du mouvement comme Nirvana, Soundgarden, Mudhoney ou encore The Melvins. Un regard rétrospectif et critique sur la façon dont fut lancée cette nouvelle vague rock des années 90 avant d'être finalement récupérée par l'establishment.

A voir absolument. C'est con, c'est juste tiré d'une VHS, et ça saute tout le temps... Et pis si vous comprenez l'anglais c'est tant mieux, parce que le sous titrage, celui là en tout cas, est bien pourri, et ne vaut pas grand chose en comparaison de celui du dvd...

02/02/2012

Le nouveau scud de Mark Lanegan, Blues Funeral en sortie nationale lundi prochain...

Josh Homme (leader des QOTSA, guitariste de Kyuss et des Screaming Trees) : Mark Lanegan est flippant! C'est le mec le plus méchant que je connaisse et que j'apprécie. C'est aussi l'un des mecs les plus drôles que j'ai rencontré, et la plupart des gens ne connaîtront jamais cette facette de sa personnalité parce qu'ils n'ont tout simplement pas le courage d'aller vers lui... Ce que je peux tout à fait comprendre.

Mark Pickerel (premier batteur des Screaming Trees) : Lanegan venait d'un cercle dont nous avions tous peur. C'était tout à la fois une bande de ploucs, de sportifs sans cervelles, et de drogués (stoner) - et chacun de ceux là étaient les pires dans leurs propre catégorie. Je pense que Mark a joué une saison au football. Mais il était aussi un stoner et il buvait beaucoup, donc c'était dur pour moi d'imaginer qu'il allait à l'église. Beaucoup de gens avaient peur de Mark, parce que s'il était à une soirée et qu'il buvait, il avait toujours dans la tête de foutre sur la gueule de quelqu'un. Mais il était aussi quelqu'un de très aimant, et il était toujours attentionné avec chacun de nous. A chaque fois qu'il y avait un problème nous concernant en ville, si n'importe qui nous emmerdait, il était toujours le premier à prendre notre défense.

Mark Lanegan. Personnage parmi les plus ambivalents de la scène de Seattle. Poète mystique. Jim Morrison grunge. Grand copain d'un certain Kurt Cobain avec qui il reprit ce qui deviendra l'un des inédits de Nirvana, Where did you sleep last night, morceau responsable à lui tout seul de ventes complètement inutiles de quelques centaines de milliers de disques de plus chez Geffen. Et musicien omniprésent au sein de la scène alternative des années 2000, grand habitué du Rancho de la Luna aux cotés de ses amis Josh Homme ou Alan Johannes, et toujours présent auprès de son vieux compère Greg Dully (ex Afghan Whigs, son jumeau chez les Gutter Twins)... Mark Lanegan et bin vous savez quoi, il me donne l'impression d'être un mec sacrément attachant... Bon, de là à lui donner le bon dieu sans confession, on n'en est pas encore là... Et ben savez quoi? Le gars il nous pond un nouvel album qui me ferait vendre père et mère... Un condensé de blues (pas la musique, mais l'esprit) envoutant, sombre, nostalgique, beau à en pleurer. C'est lundi prochain 6 février qu'on pourra le trouver chez les meilleurs (vrais) disquaires, s'ils existent encore... Et pis savez quoi? Le gars il pense sérieusement à revenir en juin ou du moins dans l'été dans notre beau pays pour se faire pardonner de ne pas passer en mars... Sympa quand même le gars... Franchement, putaing de bordel, à écouter ce nouvel album en boucle, il me semble qu'il ne faudra pas louper ça... Déjà que sa discographie solo est impressionnante, là on touche au sublime... La vidéo de The Gravedigger's Song en dessous. Un autre extrait de l'album dans la playlist Deezer à droite...



Le mot de la fin pour... Charles Peterson (photographe mythique de la scène de Seattle) : Au festival de Reading, Mark propose de m'offrir une bière. Sur le chemin vers la tente qui fait office de bar, il se prend les pieds dans un câble qui trainait par terre, et se viande tête la première dans la boue. Il m'a fait jurer de ne jamais en parler à personne.

http://marklanegan.com/. Photo tout en haut : Mark dans la Buick modèle 1967 de Charles Peterson