John Leighton Beezer (bassiste des Thrown Ups) : Je me rappelle être allé à leur premier show – aout 1984 – il y avait peut être 40 personnes dans la salle. Je pouvais pas croire ce que je voyais. Steve (Turner) parlait à cette époque, qu'ils essayaient d'avoir le son d'un avion au décollage, et c'était bien ça. C'était pas un mur du son, c'était un barrage de son.
Dale Crover (batteur des Melvins) : Deux trois gars chez Green River avaient des coupes à la Motley Crüe...
Mark Arm (guitariste chanteur de Green River et Mudhoney, batteur des Thown Ups) : Jeff était vraiment dans un gros trip à la Kiss. Au premier concert, Jeff est arrivé maquillé. Je me souviens Steve et moi pensant « C'est bizarre, d'où est ce que ça lui vient? » (rires). Je me rappelais vaguement Jeff évoquant la possibilité de se maquiller, mais je pensais qu'il déconnait. Je suis sûr que le fait que Landrew (Andy Wood) de Malfunkshun se maquillait a joué dans la décision de Jeff de faire pareil.
Tom Price (guitariste des U-Men) : Chaque fois que j'allais les voir jouer, il y a avait toujours des incidents, et forcément quelqu'un finissait par saigner. Ils saignaient beaucoup. Une fois, je vais les voir à la Central Tavern – j'avais fini mon taf tard. Mark se frittait toujours avec le public. Ils jouaient et j'essayais de me glisser à travers le public vers la scène. Juste au moment ou j'arrive au pied de la scène, la foule s'est écartée comme la mer Rouge – Mark avait une pinte de bière, et était en train de la lancer. Elle m'est arrivé directement sur ma tronche. J'avais pas vu venir : il m'avait juste douché de la tête aux pieds...
Mark Arm : Notre première tournée – on a joué à Détroit deux ou trois jours avant Halloween – pour the Big Halloween Punk Rock Show, avec Samhain, qui était le groupe de Glenn Danzig ex Misfits. Je me rappelle roulant dans Détroit, et on était comme : « Quel pied, Détroit, les Stooges, le MC5! ». On s'est mit une cassette des Stooges, on était prêt pour passer un bon moment ici. Mais au fur et à mesure qu'on rentrait dans la ville, on s'est aperçu que c'était pas forcément une bonne place pour nous. C'était une ville déchirée, brulée, pilonnée. On a finit par trouver un hôtel qui semblait assez sûr pour nous autres gamins de Seattle. Au petit dèj le lendemain matin, la serveuse avec son accent du Michigan nous demande : « Est ce que vous êtes gay les gars? Vous parlez comme des gays les gars! ». C'était une première indication de comment le show allait se passer pour nous la nuit suivante. Jeff s'était maquillé comme à son habitude, et portait un débardeur rose avec écrit San Francisco en brillant. Tous les mecs dans leur blousons de cuir étaient complètement livides quand ils nous ont vu monter sur scène. On s'est donné comme jamais à ce concert, mais les gens ne pouvaient tout simplement pas supporter comment on était fringué. Jeff en particulier. Il y avait une fille qui lui gueulait : « pédé, pédé! »
Jeff Ament (bassiste de Green River, Mother Love Bone, Pearl Jam) : A un moment, j'ai voulu lui foutre mon pied dans sa tronche, mais son mec était là, m'a choppé le pied, et m'a tiré dans la foule. Trois gars m'ont sauté dessus et ont commencé à me tabasser. Tout ce que je pouvais faire était de me protéger avec ma basse. Quand le mec de la sécurité est finalement venu pour repousser les trois gars, tous les gars du groupe étaient là à me regarder me faire botter le cul. J'étais un peu désappointé à ce moment précis. Je pensais : « Hmmm, mon groupe vient juste de me voir me faire botter le cul »...
Bruce Fairweather (guitariste de Green River, Mother Love Bone, bassiste de Love Battery) : Mark a sauté dans le foule, et je pense qu'Alex aussi. Stone et moi on s'est regardé et on a reculé, genre « Et merde, fait chier » (rires)
Mark Arm : J'avais déjà été trainé dans des publics mal lunés auparavant, comme quand on avait ouvert pour Black Flag et Saccharine Trust à Seattle. Jeff était toujours le premier à sauter dans le public pour m'aider à en sortir. Alors cette fois je me suis dis : « Ok, c'est à mon tour d'aider Jeff ». Donc j'ai sauté dans le public, et le seul truc que je me souviens, c'est que d'un coup on a été encerclé par un putain de groupe de mecs énormes à faire pâlir – prêts à nous tuer. Le seul truc qui nous a sauvé, c'est que le mec de la sécurité était un flic et qu'il avait un flingue. Après ça, dans les couloirs de la salle, des skinhead avec des tronches de chèvres nous tournaient autour (rires). Deux trois gamins sont venu nous parler : « On a compris ce que vous faites – vous mélangez les Stooges avec Alice Cooper. C'est génial ». mais pour la plupart des gens à Détroit en 1985, on n'était pas assez punk.
Quelques morceaux à découvrir dans la playlist Grooveshark à droite... Faut chercher...
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