Seattle est au rock n'roll ce que Bethléem est au christianisme.
Spin Magazine (1992)

On a besoin qu'il arrive à nouveau quelque chose comme ça - pour changer la face de la musique. Tout de suite!
Mike Inez (Alice In Chains)

30/09/2012

Seattle Grunge's Anecdotes : Dave Grohl débarque chez Nirvana...

Courant 1990, c'est connu, Kurt Cobain et Krist Novoselic cherchent un remplacant à Chad Channing, batteur originel du groupe, mais jugé trop "smooth" par les deux autres... Le futur batteur sera un cogneur ou ne sera pas... Dave Grohl, originaire de Washington DC, et officiant à l'époque au sein du groupe Scream, un des outsiders punks de la cote est américaine, décroche le job... Dave est, comme de par hasard, un fan des Melvins, et accessoirement, un de leurs bons amis.

Buzz Osbourne (chanteur guitariste des Melvins) : J'étais ami avec Dave quand il était dans Scream. Dave a un putain de sens de l'humour. Un humour noir grave sévère. Un jour, du temps que j'étais à San Francisco, Dave m'appelle, il était en ville et donnait un concert le soir même. Les gars de Nirvana étaient là, donc on est allé ensemble voir Scream jouer. Ça a été dit que j'ai emmené Nirvana à ce concert pour qu'ils voient Dave à l’œuvre, mais c'est faux. J'avais juste envie d'y aller.

Craig Montgomery (roadie de Nirvana) : Dale (Crover, batteur des Melvins) avait joué avec nous pour une tournée, celle avec Sonic Youth. Les Melvins nous avaient laissé créché dans leur baraque à San Francisco pour quelques jours, avant que la tournée ne commence. C'est dans ces jours là qu'on a vu Scream en concert. Kurt a vu Dave jouer, et il a dit : "C'est le genre de batteur dont on a besoin".

Buzz Osbourne : Quelques semaines plus tard, j'ai un appel de Dave, il était échoué à LA. Ils avaient eu un problème avec leur bassiste, et ça sentait la fin pour Scream. Je lui ai dit : "Nirvana cherche un nouveau batteur". Et je ne savais pas à ce moment qu'ils avaient déjà viré Dan Peters (voir ICI). Dave a dit : "Vraiment?". Parce qu'il aurait sauté sur n'importe quelle offre. Donc j'ai appelé les gars de Nirvana : "Vous vous rappelez le batteur de Scream? Il cherche quelque chose à faire. Appelez le".

Dave Grohl : Le premier coup de fil que j'ai eu avec Kurt était vraiment très drôle, parce qu'avec Scream, on avait joué à Olympia, ou il habitait à l'époque, quelque chose comme un mois avant...

Slim Moon (1er guitariste de Earth, fondateur du Kill Rock Stars label) : Après leur show à Olympia, quelqu'un leur a dit qu'il y avait une fiesta dans le coin. C'était chez moi. Ils sont arrivés juste au moment ou Tobi Vail, qui était avec Kurt à ce moment là, s'est mise à jouer un solo de guitare.

Dave Grohl : Cette fille s'est assise et elle a joué cette putain de chanson, la plus dépressive qui soit. Et il y avait tous ces gens qui ressemblaient aux nanas de Scoobidoo, avec leurs lunettes, c'était un genre de soirée chocolat chaud à chier, tout le monde était triste, toute cette merde quoi. Et nous on arrive avec nos bières. C'est quoi ce bordel? Cette soirée est foireuse, mec. C'était horrible.
Donc le premier coup de fil que j'ai avec Kurt... J'étais là : "Mec, après on a débarqué dans cette soirée moisie, c'était pourri mec, nous on avait toutes nos bières et notre shit. Et pis cette putain de gonzesse a commencé à jouer cette putain de chanson de merde". Et lui il me dit : "Ouais, c'est ma petite amie"... Oups, la boulette...

23/09/2012

Interview Greg Gilmore (batteur de Ten Minute Warning + Mother Love Bone)

Bon les amis, gros coup de PYC, qui se demmerde je ne sais comment pour rentrer en contact avec ses idoles de jeunesse, je veux rien savoir, s'il paie de sa personne ou pas, s'il passe sous la table, c'est pas mon affaire hein!!!! Toujours est t'il qu'il m'a permit de faire passer quelques questions à Greg Gilmore, éminent personnage de la scène de Seattle, depuis ses débuts à l'aube des 80's... Greg Gilmore, cogneur chez Ten Minute Warning, un des groupes précurseurs du grunge, puis batteur de Mother Love Bone, avant de fricoter pour moults projets au sein de la communauté musicale de Seattle, notamment aux cotés de Jack Endino ou Steve Fisk!!!!

Seattle Grunge : Greg, comment en es tu venu à participer à la scène musicale locale à Seattle en 1980?

Greg Gilmore : Mon intérêt pour la musique a commencé très jeune. mes parents étaient fans de rock 60's, il y avait donc toujours de la musique à la maison. J'ai commencé la batterie à 11 ans. A 13 ou 14 ans, je me suis mis à acheter des disques en pagaille. Pour moi il y avait quelque chose de mystérieux et de magique dans les disques. Pendant des années, j'ai passé la plupart de mon temps libre dans les magasins de disques, j'écoutais, j'achetais, j'échangeais. J'avais grandi à la campagne et j'ai bougé à Seattle à 18 ans. Un an plus tard j'ai répondu à une annonce dans un papier local pour un groupe qui cherchait un batteur. Ils s'appellaient The Living, et un de leur membre était Duff Mc Kagan. Le fait de les rejoindre m'a permit d'entrer de plein pied dans la scène de Seattle. C'était le début de tout pour moi. The Living a fini par sortir un disque au début des 80's, qui va être ressorti sous peu par un petit label de Portland, Discourage Records...

SG : Tu partages ensuite ta route avec celle de Duff, en créant Ten Minute Warning, qui fut signé chez Alternatives Tentacles et qui connu une petite notoriété à l'époque. Penses tu que ce groupe aurait pu aller un peu plus loin?

GG : Ten Minute Warning n'a pas été signé chez Alternatives Tentacles ni chez aucun autre label d'ailleurs (Oups, pas d'excuses). Pour moi le groupe n'a pas su exploiter son réel potentiel, ceci dû essentiellement au fait que certains de ses membres étaient dans la drogue. Et les autres n'ont pas comprit qu'on avait besoin de quelqu'un parmi nous pour prendre le contrôle et faire que les choses arrivent. A l'époque à Seattle les gens n'étaient pas ouvert à l'idée de percer, c'était un business pour personne, et plus généralement aucun d'entre nous ne voyait l'intéret de faire connaitre plus amplement sa musique. Ça restait essentiellement local. Les U-Men et Sub Pop 5 (une des premières compils cassette de Sub Pop, enfin, disons de Bruce Pavitt, le Sub Pop sous sa forme maison de disque n'existant pas à l'époque) ont aidé à changer ça. Et puis les majors labels sont arrivés...

SG : Tu pars ensuite de Seattle pour LA au milieu des années 80. Pourquoi en être revenu si vite? Etait ce difficile pour toi de faire ton trou à Los Angeles?

GG : Je suis parti à LA parce que Duff me l'avait demandé. On avait été ensemble dans deux groupes, il voulait partir à LA et m'en a causé deux mots. On y est allé pour les mêmes raisons que tout le monde à l'époque. Si tu vis sur la côte Ouest, LA est l'endroit qui bouge. Ten Minute Warning était enterré et on n'avait rien en vu à l'époque. Donc on y est allé. Perso je suis revenu au bout de quelques mois parce que j'aimais pas la vie là bas. Je savais pas quoi y faire et où aller là bas... Duff et moi on n'a pas beaucoup joué ensemble à LA. Parfois on tentait de proposer nos services ensemble, parfois pas. Duff est rentré dans les Guns, et au moment ou Steven Alder (premier batteur des Guns) a été viré du groupe, je n'étais déjà plus à LA, et je n'étais à ce moment pas en contact avec Duff...

SG : Tu es passé par quelques groupes influents à Seattle : Ten Minute Warning, Skin Yard, MLB. Rétrospectivement, quels sentiments as tu à ce propos. Ressens tu une certaine fierté d'avoir réalisé ça?

GG : J'ai pas vraiment été un membre de Skin Yard, j'ai seulement joué deux ou trois shows avec eux à un moment où ils avaient besoin d'un batteur. Daniel House (bassiste du groupe et proprio de CZ Records) aime à dire que j'étais un membre à part entière. Ca doit le faire tripper de dire ça, je sais pas pourquoi... Avoir été dans des groupes influents? Je sais pas. Pour moi c'étaient juste des groupes comme les autres et j'avais la chance d'en être. Je suis certainement reconnaissant que les gens les aient aimé et que certains d'entre eux aient été influencé par eux. Mais c'est du passé pour moi tout ça, et je préfère tourner mon énergie vers le présent... 

SG : Comment t'accommodes tu avec le fait d'avoir été dans des groupes aux styles plutôt différents?

GG : Pour moi c'est encore et toujours de la musique. Je sais que pas mal de gens pensent que Ten Minute Warning était un groupe punk. Perso j'ai jamais pensé ça. Pour moi c'était un groupe de rock qui jouait à fond les ballons. Puis quand David et Duff en sont parti, c'est devenu un peu plus psychédélique. Et Mother Love Bone, juste un autre groupe rock. Des musiciens se mettent à jouer ensemble et leurs influences combinées créent un son particulier. Parfois ça donne quelque chose de bien, parfois pas.

SG : Comment étaient les relations entre les membres de Mother Love Bone? J'ai lu qu'il y avait parfois pas mal de tensions... Penses tu que l'aventure aurait pu devenir énorme?

GG : Pour moi il n'y avait pas plus de tensions que dans les autres groupes. On était un jeune groupe, on venait juste de signer sur un major label et on commençait à bosser sur un premier album, tout ça pouvait amener pas mal de stress. Je pense qu'on à pas trop mal géré le truc... Enfin... Peut être pas Andy. On est encore aujourd'hui en très bon terme tous ensemble... On pensait tous que le groupe allait devenir énorme, et moi le premier...

SG : Que deviens tu aujourd'hui? Toujours batteur? Des groupes? Des projets? Pas de regrets sur quelque sujet que ce soit?

GG : Très récemment j'ai enregistré et joué de la batterie pour le nouvel album solo de Geoff Tate (ex Queensryche, un des groupes phares du métal prog des 80's 90's, natif de Seattle). Et je vais partir en tournée avec lui. Je travaille aussi sur un album avec le nouveau groupe dans lequel je suis, il s'appelle Khmer. On devrait finir ça avant la fin de l'été. Sinon pas mal d'enregistrements, et de travail de mixage dans les dernières années... Pas de regrets!!!!

Ça se sent, et c'est tant mieux... Grand merci à toi Greg pour avoir pris un peu de temps pour nous à ressasser ces vieux souvenirs!!!!

19/09/2012

Seattle Grunge saison 3 + PJ20 version intégrale

Septembre se termine, et Seattle Grunge fait son retour pour une 3ème saison... On va tacher d'être inventif cette année encore, et pour ça on compte sur tout le petit monde des adorateurs français du rock made in Seattle... Qui veut prendre la parole est bienvenu, si bien sûr le sujet en vaut le coup... PYC par exemple, c'est pas le genre à lâcher l'affaire, et cet été il a fait fort, très fort, en rentrant en contact avec un membre éminent du Seattle Sound, pas forcément le plus connu, mais un de ceux qui en ont vu le plus... Surprise dans quelques jours... Mr Jégou, Cyril de son prénom, sort incessamment sous peu son pavé sur PJ chez Camion Blanc, faut pas croire qu'il va s'en tirer comme ça, va falloir qu'il réponde aux questions multiples de Seattle Grunge... Sly continue son bonhomme de chemin en distillant infos de toutes sortes sur Seattle Sound... 

L'actu de l'année à venir, c'est Alice In Chains qui devrait pas tarder à sortir un nouvel album... Je parierais bien une petite tournée européenne pour l'été prochain... Come On People, le dvd sur les Thugs, ce fantastique groupe angevin qui en son temps côtoya le gratin du rock indé US, est enfin dans les bacs (voir le trailer sur la droite), agrémenté d'un cd live de la tournée de 2008... Il est extra ce docu, achetez le!!! Mais que font les gars de PJ? : chez Stone Gossard, un nouveau Brad est sortie il y a quelques mois... Jeff Ament a sorti un album solo? Première nouvelle... Autre side project du bonhomme, RNDM, sort son premier album : Richard Stuverud (Fastbacks et pleins d'autres) à la batterie, et le génial folkeux Joseph Arthur au chant!!! Tout ça à écouter dans la playlist Deezer à droite...Mais l'affaire de ces prochains mois, c'est bien sûr la sortie du nouveau Soundgarden, King Animal... Perso, même si je suis bon public, j'ai l'impression que ça promet!!!

Et pour fêter la nouvelle saison, rien de mieux que l'excellent docu sur Pearl Jam sorti l'année dernière : PJ20. Version originale sous titrée en espagnol, ça fait travailler les langues étrangères...