Seattle est au rock n'roll ce que Bethléem est au christianisme.
Spin Magazine (1992)

On a besoin qu'il arrive à nouveau quelque chose comme ça - pour changer la face de la musique. Tout de suite!
Mike Inez (Alice In Chains)

14/11/2012

Big Business live Hellfest 2012 : l'intégral!!!

Pour le plaisir, le live en intégral au Hellfest 2012 des sieurs Coady Willis et Jared Warren, nos bons soutiers du Melvins version 2006-12... Un putaing de concert qu'on a adoré bien sûr!!! A noter que ICI, vous trouverez en sus quelques concerts du dernier Hellfest donc, dont ceux de Orange Goblin et YOB...


09/11/2012

Walking Papers live Nouveau casino Paris 10 novembre!!!

Bon, Endino nous en a parlé plus bas, faut quand même qu'on aille jeter une oreille à ce Walking Papers qui annonce que du bon. Jugez plutôt : Au chant et guitare, un certain Jeff Angell (Post Stardom Depression, The Missionary Position), un gars qui a déjà pas mal roulé sa bosse au sein de la communauté musicale de Seattle. A la basse, un petit nouveau dans la musique : Duff McKagan qui s'appelle le gars. Rappelons que celui là jouait déjà d'un peu de tout en 1980 à Seattle avant de descendre à la grande ville. A la batterie, un débutant prénommé Barrett Martin (ex-Skin Yard, et surtout ex-Screaming Trees et ex-Mad Season)... Et pis y'a aussi un autre petit gars du coin qu'a donné un coup de main sur l'album en sortant quelques solos de ses petits doigts magiques : Mike McCready (est t'il nécessaire de mentionner qu'il gratte depuis 1990 au sein de Pearl Jam)... Ces Walking Papers là ont marché depuis Seattle pour se retrouver demain à Paris au Nouveau Casino!!!!!! Parisiens, parisiennes, si vous vous faites chier demain samedi, c'est votre jour de chance... Nous on est trop loin pour en profiter!!! En prime une petite cover de Mad Season avec Mc Cready en guest, par les mêmes gars!!!



Au rayon "News qu'on sait pas si c'est des vraies news ou pas", les têtes d'affiches du prochain Download Festival nous donnent une certitude : Alice In Chains, ainsi que les Queens of the Stone Age (accompagné qui sait, de Dave Grohl, qui vient de rejoindre le groupe pour le nouvel album) seront en Europe en juin prochain. La question désormais : passeront t'ils en France? C'est surement probable... Le nouveau Soundgarden sort ce lundi, et comme le disque en entier est accessible en streaming, je me le suis passé un certain nombre de fois. Verdict : du Soundgarden bien frais, encore différent de tout ce qu'ils ont pu sortir auparavant, solide du début à la fin, pas d'ennuis, et une guitare qui ne déçoit pas, bien au contraire. Un Soundgarden nouveau. Bien sûr, on n'aura plus jamais de Louder Than Love, de Badmotorfinger et autres Superunknown, et c'est tant mieux, ceux là sont uniques... Franchement : de la balle!!!

03/11/2012

Interview Jack Endino : "the" producteur mythique du Seattle Sound répond à nos questions!!!

Bon alors, en ce moment on est en train de monter une multinationale  du "grunge" avec PYC. Lui c'est le commercial, et croyez moi que c'est pas facile hein : un boulot plein de tact. Quand à moi, je me met à la rédaction en jouant le journaliste à deux balles. Ben ouais parce que préparer ne serait qu'un petit interview de rien du tout, bordel, c'est un putain de taf aussi... Enfin bon, on fait ça pour vous les lecteurs, et on y prend un putain de plaisir aussi... Ouais parce qu'on s'est dit que "Seattle Grunge", le blog, c'était pas mal, mais qu'on pouvait faire encore mieux, en allant à la pèche du coté de Seattle, voir si l'un ou l'autre des acteurs du Seattle Sound serait prêt à mordre à l'hameçon, à taper l'bout d'gras, à tailler la p'tite bavette avec deux vieux fans de la première heure, à discuter sur des détails de l'histoire, à alimenter the "hype machine" comme disait Kurt Danielson, bien qu'elle soit retombée depuis un moment, la "hype"... Donc il se pourrait, au gré de nos investigations, que sorte de temps en temps sur le blog quelques interviews informelles de nos musiciens préférés... On a déjà l'accord de quelques uns, mais chut, on verra ça au fil du temps... 

Ceci dit, à tout seigneur tout honneur, le premier d'entre eux, le roi du son de Seattle, l'inventeur de la Sub Pop touch! Celui sans qui Nirvana ne serait rien qu'un tout petit groupe de merdouille. Celui sans qui Soundgarden en serait resté à jouer pour les kermesses de ta petite cousine en couche culotte. Celui sans qui Sub Pop en serait à sortir de la country pour vieux texans. J'ai nommé Jack Endino!!! Je vous la ressort celle là, mais il est de notoriété publique que si Pavitt et Poneman ont été les cerveaux droit et gauche du mouvement, Peterson en était l'oeil et Endino l'oreille... Jack Endino donc, producteur archi mythique, et pour cause, il est l'auteur de crimes impardonnables : celui d'avoir modestement produit les premiers méfaits de Nirvana, Soundgarden, Green River, TAD, Screaming Trees, Afghan Whigs, Mark Lanegan, L7 et j'en passe et des meilleurs... Celui d'avoir humblement enregistré l'album qui définira définitivement le son de Seattle : Superfuzz Bigmuff de Mudhoney!!! Celui d'avoir pudiquement mis en boite du matos d'artistes aussi divers que Fitz Of Depression, Bruce Dickinson, Nebula, Black Halos, Therapy, Hot Hot Heat, Zeke, Atomic Bitchwax, High On Fire, Flipper, Valient Thorr ou the Sonics...

Seattle Grunge : Salut Jack, tu fais quoi là maintenant? Qui tu enregistres en ce moment?

Jack Endino : Je viens juste de produire un album pour une chanteuse qui s'appelle Dilana Robichaux (une fille qui a gagné une sorte de Star Academy ricaine). Pas exactement la réponse que tu attendais hein? Bon ok aujourd'hui spécialement, j'ai bossé sur le mix de quelques morceaux des Resident Kings, un des side projects du bassiste de Fitz Of Depression. Et très récemment j'ai mixé l'album d'un nouveau groupe ici : Walking Papers (nouveau projet de Barrett Martin ex Screaming Trees et de Duff McKagan ex qui vous savez, avec la participation de Mike McCready : voir playlist Dezeer à droite). Plus tôt dans l'année j'ai produit un chanteur brésilien : Nando Reis, qui était dans un des groupes phares au Brésil : Titas, avec qui j'ai beaucoup bossé dans les années 90.

SG : Un taf plutôt éclectique en somme. Il est vrai qu'avec un CV comme le tien, tu es définitivement devenu un producteur incontournable de la scène alternative américaine. Après 25 ans de taf, les demandes sont t'elles toujours aussi fortes? Ça vient de partout? C'est quoi tes critères de choix pour bosser ou pas avec tel ou tel groupe?

JE : Clairement : j'ai jamais arrêté de bosser depuis que je suis producteur. J'ai des clients dans le monde entier. Récemment j'ai mixé pour des groupes italiens, brésiliens, polonais. Comment je choisis? Si c'est un groupe qui me demande la totale, c'est à dire produire/enregistrer/mixer, tout ce qui compte c'est si j'aime leur musique ou pas. Mais si c'est juste pour mixer, quand un groupe me donne quelque chose qu'il a déjà enregistré, là je dois faire plus attention sur un point purement TECHNIQUE, pour être sûr que je n'hérite pas d'un gros problème antérieur à mon intervention. Mixer peut être facile comme difficile... Et ça dépend surtout de comment ça a été enregistré.

SG : En parlant de technique : entre tes débuts dans les années 80 et aujourd'hui, as tu cherché à faire évoluer ton matériel, où as tu simplement préféré continuer avec ce qui te satisfaisait déjà? Est ce qu'il y a une "touche Endino", une marque de fabrique?

JE : Techniquement, ça a toujours évolué. J'utilise plus du tout aujourd'hui les mêmes techniques d'enregistrement ni le même équipement que celui que j'avais au tout début. Excepté pour certains amplis de guitare. En fait j'ai complètement embrassé le "digital" il y a déjà des années de ça. C'est le genre de truc qui surprend tout le monde, mais ça ne m'a pas gêné du tout : avec toute nouvelle technologie, tu as juste à apprendre comment l'utiliser correctement. Ce qui n'a pas changé, par contre, c'est ma PHILOSOPHIE. Mes gouts musicaux sont les mêmes. Je dirais même que ce qui est devenu PLUS FORT au fil du temps, c'est le fondement philosophique de pourquoi je fais ce que je fais. Je crois très fortement que ce qu'on essaie de faire dans un studio c'est de capter la MAGIE du moment, et que toute production technique qui vient entraver ça n'a pas sa place dans le processus. C'est la raison pour laquelle j'accorde plus d'importance à la relation avec les artistes qu'avec la technique pure de production ou d'enregistrement : parce que cette dernière n'a rien à voir avec la musique, c'est juste fait pour rendre le taf du producteur plus facile...

SG : Ça se rapproche pas mal de la philosophie de ce qu'on appelle ici en France un petit artisan : quelqu'un qui a un réel savoir faire, mais qui travaille avec qui il veut, qui fait ce qu'il veut sans chercher à avoir toujours plus? Quelqu'un qui travaille avec passion.

JE : OUI, C'EST EXACTEMENT CA. C'est pour ça que j'adore toujours ça même après 25 ans!

SG : Tu as joué de la guitare pour un long moment dans Skin Yard, un des groupes pionniers du Seattle Sound. Qu'est qui t'as poussé à donner la priorité à la production? En d'autres termes, pourquoi n'avoir pas cherché à jouer dans d'autres groupes après le split de Skin Yard?

JESkin Yard avait sorti 5 albums en 7 ans, et à la fin, je sentais qu'il fallait que j'essaie autre chose... Et puis le "grunge" a explosé et mon téléphone a commencé à sonner encore et encore. C'était on ne peut plus évident que l'Univers voulait faire de moi un producteur plutôt qu'un guitariste. L'Univers a des tonnes de guitaristes! Mais tu sais j'ai jamais pu arrêter complètement de jouer. J'ai sorti 3 albums solos entre 1990 et 2005. Le dernier était "Permanent Fatal Error" (2005) et c'est probablement le meilleur taf que j'ai jamais sorti sous mon propre nom. Barrett Martin a assuré la batterie sur la plupart d'entre eux. Il était dans Skin Yard, et aussi chez les Screaming Trees et Mad Season, et maintenant Walking Papers. Plus récemment, j'ai joué avec Kandi Coded, entre 2007 et 2011 : deux albums pour Volcom Entertainment. J'ai eu vraiment beaucoup de bons moments avec ce groupe. On  a même joué en France! Une date! Dans un petit club à Cauterets, il y a deux ans. Notre chanteur, Jamie Lynn est une légende dans le monde du snowboard, donc on jouait pas mal de "stations de ski" ce genre de trucs. Ce qui était plutôt nouveau pour moi. Mais Kandi Coded est un peu en retrait en ce moment. Sinon j'ai joué de la batterie pendant trois ans (2008-10) pour un groupe appelé Slippage, et aussi de la basse pendant 6 mois avec Wellwater Conspiracy (side project de Matt Cameron, Ben Shepherd et John Mac Bain ex Monster Magnet) au tout début des années 2000... Et 2 ans à la basse avec Upwell, vers 2002... Tu vois, j'ai jamais arrêté de jouer!!!

SG : Une chose que j'aimerais savoir, c'est comment un gars comme toi en est arrivé dans les années 80 à jouer dans un groupe rock et à participer à l’émergence de cette petite communauté rock à Seattle?

JE : Je me suis toujours considéré d'abord comme un musicien, et même encore aujourd'hui. En 1985 j'étais dans trois groupes en même temps. Batteur chez Crypt Kicker Five, bassiste chez The Ones, avec Terry Lee Hale (voir Sub Pop 200) (qui habite en France maintenant), et guitariste chez Skin Yard. Et à l'été 1986, j'ai commencé à bosser dans mon propre studio : Reciprocal... Mais même là, j'ai continué à jouer avec ces trois groupes pour un temps. Je sais pas comment c'était possible, mais je l'ai fait. La musique c'était ma vie.

SG : J'ai vu que tu avais travaillé avec un des groupes phares de la scène punk française : les Burning Heads, pour deux albums. Quel souvenir en as tu?

JE : Surtout celui d'avoir la chance d'enregistrer un disque à Paris, j'ai adoré! Et les Burning Heads, c'était des bons gars bien sympas.

SG : Quels sont tes projets à venir?

JE : Je viens juste de finir un nouvel album solo, avec l'aide de Barrett Martin encore, et aussi de Johnny, le batteur de Kandi Coded. Ca s'appelle "Set Myself On Fire", et ça sortira au printemps prochain chez un label de Seattle : FIN Records. Je suis assez content du résultat... Le premier single en sera une version plutôt brutale du "Rumble" de Link Wray, la seule reprise que j'ai jamais enregistré pour un de mes albums solos. Je joue actuellement de la basse dans un groupe qui s'appelle Rocket Surgery. On a joué hier... On a deux femmes dans le groupe, qui chantent des harmonies et qui jouent toutes les deux de la guitare bien heavy. Et le batteur est Norman Scott, un autre ex batteur de Skin Yard! Un de mes bons amis, Al Milman, dit qu'on sonne comme "les Pixies meet Blue Cheer", et crois moi, c'est pas une mauvaise chose du tout. Sinon on a bossé pas mal ces derniers temps avec Terry (Lee Hale) sur des vieux enregistrements de The Ones qui datent des années 1984-86, et je pense qu'il a l'intention de de les sortir prochainement. Le style de The Ones n'est pas vraiment facile à décrire : un genre de bluegrass-speedpunk!!! Je vis et bosse aussi désormais dans un studio d'enregistrement appelé Soundhouse (soundhouserecording.net)

Énorme!! Merci à toi Jack pour ce temps passé avec nous, on a adoré!!!! 

En dessous quelques vidéos intéressantes, entre autres un extrait du live de Kandi Coded à Cauterets en 2009, et la première partie d'un docu sur High On Fire, le groupe de l'ex-nouveau guitariste de Sleep : Matt Pike, lequel docu donne la part belle à Jack... Ça se passe au studio Avast, un des meilleurs de Seattle, tenu par un ami d'enfance de Kim Thayil et ex roadie de Soundgarden : Stuart Hallerman. Dernière chose : PYC vient de créer un groupe sur Facebook spécialement dédié aux fans francophiles de cette musique qu'on a tous adoré et dont on parle sur ces pages en permanence : ... Y'a du beau monde d'invité!!!! Ça promet...