Seattle est au rock n'roll ce que Bethléem est au christianisme.
Spin Magazine (1992)

On a besoin qu'il arrive à nouveau quelque chose comme ça - pour changer la face de la musique. Tout de suite!
Mike Inez (Alice In Chains)

21/12/2013

Seattle Grunge's Anecdotes : Ben Shepherd entre Nirvana et Soundgarden circa 1990

J'saurais pas trop dire pourquoi, mais j'aime bien Ben Shepherd. Un peu fou comme ça le mec, mais en même temps attachant... Et pis on sent comme une fracture chez ce gars, quelque chose de touchant... Comme un grand costaud au cœur tendre. Ben est un historique du Seattle Sound. Membre à part entière de la bande de Bainbridge Island, encore plein d'acné dans son premier groupe March Of Crimes, ami d'enfance de Chad Channing (Nirvana), Andrew Wood (Mother Love Bone) ou Stone Gossard (Pearl Jam)... Ca pose son homme... L'Ben il a été pas mal en concurrence fut un temps avec le plus grand looser du Seattle Sound, j'ai nommé Jason Everman... Faut croire qu'il en sorti gagnant...


Ben Shepherd (bassiste de Soundgarden)Je suis né au Japon, puis on a bougé au Texas. Quand j'avais trois ans, ma famille s'est installé dans la banlieue de Seattle - j'y ai toujours vécu depuis. Mon père avait l'habitude de jouer de la guitare. Puis quand j'ai eu 8 ans, j'ai eu l'occasion d'écouter Raw Power des Stooges. That was it. J'étais condamné. J'avais des frères et sœurs plus vieux, qui m'emmenaient aux concerts : de Syd Barrett à Earth Wind and Fire ou Captain Beefheart. Même si on était plus pauvre que quiconque, j'ai toujours vécu en musique. (...) Mon plus grand frère, Henry, qui vivait à Seattle, avait rencontré ce gars, Kim. Ils étaient amis et il l'amenait de temps en temps à la maison. J'avais 14 ans.

Jack Endino ( l'oreille du Seattle Sound) : Durant les 14 mois de pose qu'a connu Skin Yard, j'ai fais un essai pour Soundgarden. Je les ai harcelé : "Bordel. Laissez moi jouer la basse. Je peux le faire". On a jammé une nuit ensemble. C'était plaisant, mais la réponse fut : "Merci, mais non merci". J'ai appris plus tard que Daniel (House, aussi dans Skin Yard à l'époque) avait tenté le coup aussi (rires) 

Ben Shepherd : Ce qui était très drôle, c'est que les gars de Soundgarden m'ont demandé de faire un essai le jour d'après que ceux de Nirvana m'aient proposé la même chose. "Bon, Nirvana m'a demandé un jour avant vous, donc eux d'abord". J'avais jamais essayé d'apprendre le moindre morceau de Soundgarden. J'avais une cassette, mais pas d'endroit où jouer. En plus j'avais jamais réellement pris la basse avant. Pendant l'essai, on n'a pas parlé. Je suis juste venu, j'ai allumé l'ampli et on a jammé pendant 2 heures au lieu d'apprendre les morceaux de Louder Than Love, ce qu'on aurait dû initialement faire. Je suis revenu une deuxième fois, c'était plus sérieux - et puis ils ont choisi Jason.

C'est Stuart Hallerman, l'ingé son de Soundgarden, qui me l'a apprit. J'ai dis : "Je te promet que dans 6 mois ils reviennent me voir et ils me prennent". Et 6 mois plus tard, c'est ce qui est arrivé. Pourquoi j'ai pensé ça? Parce que je connaissais Jason. J'étais au lycée avec lui. Il était pas fait pour faire parti d'un groupe et tourner. C'était un gars plutôt individualiste. Et pis, j'étais un petit malin : j'ai toujours été le second choix.

Kurt et Krist m'avait demandé un essai pour Nirvana, à l'époque ou Kurt cherchait une seconde guitare. Chad (Channing, initialement ami d'enfance de Ben) ne leur avait jamais dit que je pouvais jouer de la guitare. C'est pour ça que Kurt disait que si ils avaient su ça plus tôt ils n'auraient jamais pris Jason (Everman, encore). Donc je suis parti en tournée avec eux, mais sans jamais jouer, parce qu'ils jouaient seulement des morceaux de Bleach, alors que je n'avais bossé avec eux que des morceaux de l'album à venir, Nevermind. Pourquoi? Parce que c'est ce qu'ils voulaient jouer. Si c'était frustrant? Bien sûr. J'aime jouer. Mais c'était super de voir mes amis mettre les gens sur le cul. Je les aidais pour le matos, je vendais les t-shirts pour eux.  J'ai toujours pensé qu'ils devaient rester un trio...

Un jour le téléphone sonne, et c'était Kim : "Hey Ben, on est de retour en ville, ça te dit d'aller se boire une bière? On s'est retrouvé ce soir là, puis le lendemain, chez Chris. Et c'est là qu'ils m'ont demandé de les rejoindre. J'ai craché par terre : "Fuck, yeah!"


Kim Thayil (guitariste de Soundgarden) : Avec Ben, les choses ont tout de suite été faciles. Il était super partant et motivé pour contribuer créativement. Je vais pas dire que Ben a guéri la blessure qui s'était ouverte au départ d'Hiro. Mais avec lui le groupe a retrouvé une part de l'esprit qui émanait du groupe dans les meilleurs jours d'Hiro, jusqu'à contribuer à ce qui est devenu Badmotorfinger.

Ben Shepherd est depuis lors un des artistes confirmés du Seattle Sound, jouant entre autre pour Hater, Wellwater Conspiracy, au sein des Desert Sessions ou en accompagnement de Mark Lanegan (occupant notamment la basse sur I'll Take Care Of You et Field Songs). Il vient de sortir un très bon album solo, In Deep Owl, que perso je n'attendais pas à ce niveau. Shepherd avait déjà écrit des morceaux fabuleux pour Soundgarden : Half sur Superunknown, An Unkind ou Switch Opens sur Down On The Upside, ou Taree sur le petit dernier, entre autres... Mais là franchement : totale surprise! Entre acoustique et électrique, accompagné de Matt Cameron, Matt Chamberlain ou Greg Gilmore à la batterie, et dans la complète veine des scuds de Lanegan, Ben Shepherd s'inscrit là comme un fabuleux songwriter... Beaucoup de titres hypers touchant, comme ce Collide à fleur de peau... En écoute intégrale en dessous... On est content de le voir le Ben le 22 juin prochain au... Hellfest!!!!

04/12/2013

Hellfest 2014 : Soundgarden et (peut-être) Walking Papers!!!!

On l'attendait, on en rêvait secrètement, on y croyait dur comme fer, on en salivait d'avance, on en aurait mis sa main à couper... Et ben ça y est, c'est fait : Soundgarden sera bien l'une des têtes d'affiches du prochain Hellfest!!!! A priori donc sans Matt Cameron, mais avec Kim Thayil, Chris Cornell et Ben Shepherd!!! Ce sera le dimanche, très certainement avant la prestation du Black Sabbath originel, mais lui aussi sans son batteur originel... Un batteur légendaire qui pourrait peut être bien être là le samedi, c'est Barrett Martin, ex-Screaming Yard Skin Season Mad Trees... Et actuel Walking Papers!!!! Accompagné d'une autre légende du Seattle Sound : Duff!!!!! Peut être car, comme l'année dernière avec Alice In Chains, cité par la première fuite officieuse, celle de Ouest France hier, présent sur la liste officielle du Facebook du fest, mais absent de l'affiche officielle!!!! A voir...


Pour le reste, pas de surprise, on le savait aussi depuis un moment, l'édition 2014 sera la pire tuerie qui ai jamais existé sur un festival metal : Black Sabbath, Iron Maiden, Aerosmith pour les têtes d'affiches. Pour le reste : Therapy? (quelle énorme nouvelle, celle là je l'avais pas vu venir!!!!), Slayer, Sepultura, Queensryche (Seattle forever), Deep Purple, Megadeth, Monster Magnet, Paradise Lost, Godflesh, Emperor, Soulfly, et pour le stoner, une belle brochette avec Electric Wizard, Unida (John Garcia ex Kyuss), Clutch, Kylesa, Kadavar et les vieux loups de mer que sont Lowrider ou Dozer... Manque encore une dizaine de groupes, et je serais pas surpris du tout de voir débouler quelques autres groupes légendaires... Ça promet!!! Vivement juin 2014!!!!

23/11/2013

L'autre grunge : ou le meilleur du rock indé 90's hors Seattle!!!

Allez donc, ça faisait un moment que je me disais qu'il fallait que je fasse ce post, depuis les débuts du blog je pense, quand l'autre fois sur les "Grandes Z'Oreilles", le forum des fans de musique les plus ouverts qui puisse être, j'ai eu une petite discussion croisée avec GrassMatt, adorateur de PJ, mais pas que, et mon fidèle compagnon de découverte musicale usant quelque peu abusivement du pseudonyme de Kyuss (qui je lui rappelle, m'est réservé bordel merde chiotte zut!!!), adorateur de plein de trucs divers et variés. Laquelle discussion traitait de tous ces groupes excellents tournant autour de la mouvance grunge et du rock alternatif des 90's, et dont je m'interdis habituellement de parler afin de rester dans le sujet strictement "Seattle Sound"... Oui oui mossieudame, je suis un incorruptible!!! Mais merde alors, aujourd'hui on va faire exception, vite fait, en faisant un petit tour des grands groupes de l'époque hors Seattle :

Parmi les vendus du grunge, ces groupes sortis de nulle part au moment de l'explosion grunge, il y en a un dont on peut éviter de casser les genoux tout de suite, c'est Stone Temple Pilots... Scott Weiland, leur chanteur, a beau m'avoir toujours cassé les bonbons avec ses airs de maitre du monde du rock, il faut avouer que le matraquage sonique en règle de Core et la pop-rock sirupeuse de Purple font mouches à tout les coups...

 

L'autre couille de Corgan des Smashing Pumpkins m'énerve tout autant, mais comment passer à coté de Siamese Dream, un des albums les plus vibrant d'émotions de la décennie 90's, que je placerais largement avant leur morceau de bravoure qu'est Mellon Collie... Rien de plus à ajouter sinon que c'est beau à en chialer... 

 

Dinosaur Jr!!!! Que dire de ce groupe sinon qu'il m'est impossible de rester insensible à ces trois adolescents attardés, aux solos à rallonge à rallonge, à la voix de Mastic qui n'a jamais mué, à cette guitare fuzz électrisante et à cet univers reconnaissable entre tous de trou du cul de l'Amérique ou l'humeur principale est à se faire chier comme un rat mort... A mon humble avis, Dino Jr, qui s'est reformé il y a quelques années, est aujourd'hui encore meilleur qu'à la fin des années 80, période ou ils cassaient déjà  la barraque...


GrassMatt m'a fait découvrir Lemonheads, via l'album It's A Shame About Ray, qui il est vrai propose des petites perles popàsedamner un poil électrique juste ce qu'il faut... Un album que j'aurais eu tord d'ignorer plus longtemps...


De même pour Eleven, que je n'avais pas réécouté depuis un bail... Trio composé du futur ex batteur de PJ Jack Irons, accompagné d'Alan Johannes, multi-intrumentiste futur collaborateur des Queens Of The Stone Age, et de sa compagne Natasha Shneider... Un rock plutôt catchy et bien ficellé, magnifié par une touche féminine qu'on n'a que trop peu l'habitude d'entendre dans ces années là. Totalement dans l'ère de l'époque...


Faith No More fait parti des groupes que je rêverais de voir live, là où le Mike Patton lache les chevaux d'une folie furieuse déjà débordante sur disques... Riffs mastocs, longues nappes de guitares trashs, et un je ne sais quoi qui fait sauter partout... Mon album de prédilection? Sans surprise Angel Dust!!! Mais King For A Day et Album Of The Year ne sont pas mal non plus...


Mais je crois que mon préféré à tout jamais reste le power trio irlandais sous grosse influence hardcore Husker Dü-esque, j'ai nommé Therapy? Destructeurs de tympans patentés, Andy Cairns et consœurs ont l’extrême mérite de n'avoir jamais réédités le même album, depuis les expérimentations techno-indus de Nurse jusqu'aux expérimentations indus-techno de A Brief Crack Of Light, en passant par la puissance metal pop de Troublegum... Passés aux oubliettes depuis après Infernal Love, le groupe continue son bonhomme de chemin, contre vents et marées, en innovant toujours plus et mieux, sans lacher malgré le changement de batteur, la frappe sèche et la guitare incisive qui font leur particularité...


Ajoutez à cela qu'à l'époque tout ce qui se jouait avec des guitares qui font plein de bruits, mais qui n'était pas metal, était associé au style "grunge"... Kyuss ou Monster Magnet, plus tard catalogués têtes pensantes du stoner, ou Corrosion Of Conformity, devenaient rejetons des Pearl Jam, Soundgarden ou Alice In Chains...

Ajoutez encore à cela des tonnes d'autres groupes qui sentent bon le moisi de fond de tiroir, bien que franchement, la majorité d'entre eux prennent souvent l'air en arborant fièrement encore aujourd'hui une certaine idée du rock, à mon humble avis d'ailleurs, la plus grande qui soit... Personne ne me fera dire que la décennie 90 n'a pas été l'une des plus riches et innovante en matière de grosses guitares... A noter que ces groupes ont tous tourné avec les stars de Seattle, sans exception... Petite playlist évolutive (il en reviendra surement au fil du temps) listant l'ensemble plus quelques autres qui donnent à chaque écoute de grands moments de plaisir...

Si votre album préféré de l'époque n'est pas mentionné ici, ben faites pas la gueule merde, c'est pas grave!!! Y'a juste à faire un petit commentaire en présentant le groupe en question ou l'album. Où ça? : ben dans les commentaires pardi!!! Et pis Bibi il se fera un plaisir d'ajouter le dit commentaire dans le post, et un morceau dans la playlist!!!! C'est t'y pas bô ça!!!!!!


Promis au prochain post on revient au Seattle Sound!!! Quelques petits ajouts dans les posts précédents : l'album entier de Lumbar est en écoute intégrale, et plus de news sur la tournée européenne de Soundgarden en juin 2014!!!

08/11/2013

Review concert Foo Fighters + L7 à Nantes!!!!

Quoi??? Bordel de nondidju de merde??? Une review concert de FooFighters et L7... à NANTES??? On aurait pu m'en parler chiotte alors!!!! Ben ouais mais bon, fallait y croire, fallait faire le 3615 Quinenveut, et tu l'as pas fais!! Trêve de plaisanterie, ces deux là sont bien passés à Nantes, mais c'était en 1995 et 1997, autant dire à la grande époque, du moins à sa toute fin... Un  temps improbable ou il suffisait de faire 50 bornes pour voir le batteur de Nirvana!!! Dingue. Je vous dirais, ce serait aujourd'hui, on ferait zéro bornes pour voir personne, puisque une fois sur deux y'a pas un chat de producteur pour être poli avec ce genre de groupe!!! Bon, ceci dit, comme mon pote Nono en était, c'était l'occase de le faire farfouiller dans sa mémoire... Et comme c'est pas le genre à se faire prier, ben v'là le résultat :

Foo Fighters – Nantes (Escall) le 3 novembre 1995 :

En route avec mon pote Lolo, à l’Escall (salle municipale de St Sébastien, à la périphérie Nantaise) pour voir le phénomène, bien gardé à l’époque, Foo Fighters ! Chose impossible désormais, vue l’importance de ce groupe ! Une petite salle vite remplie car il faisait frisquet dehors : Dave Grolh était déjà une petite légende, This Is A Call crachait sur pas mal de radios rock (Fun et Skyrock, entre autres ! Ah Ah !!) et nous étions heureux de revoir ce bûcheron avec son nouveau groupe. 


Built To Spilt, groupe américain de rock indépendant ouvrait pour les Foo ce soir-là ! Je n’ai aucun souvenir de la prestation, même s’il me semble avoir passé un bon moment…

L’attente entre les deux groupes fut assez longue avec moults titres rock crachés par la sono avant que YMCA soit copieusement hué par l’assistance ! Pourquoi me souviens-je (aïe, pas facile à dire !!) de ce titre ? Parce que c’est à la fin de cette purge, que le groupe a fait son entrée. Dave, guitare en bandoulière, reprenant YMCA au micro et faisant les lettres avec les bras ! Mémorable !

Tout comme ce concert qui fut court (1h15) mais diablement efficace. Je me souviens avoir dit à Laurent : « Mais pourquoi, il n’y a aucun morceau « calme » dans leur putain de disque ?? » Par contre aucun souvenir de la setlist. Mais bon, avec un premier album, c’est moins compliqué ! Tu joues l’album en entier avec surement quelques reprises dont je n’ai pas la moindre bribe de mémoire. Nous étions serrés comme des sardines et très remués à chaque coup de boutoir du groupe, si bien que nous avons terminé le concert séparés, de chaque bout de la salle. J’ai fini littéralement trempé de la tête au pied et heureusement qu’au merch, j’ai trouvé un beau T-shirt avec des soucoupes volantes dessus…

Par la suite, je me suis détourné du groupe (Et oui, je n’ai pas accroché à The Colour and The Shape !!) J’ai toujours trouvé que ce groupe savait torcher des chansons très efficaces, mais m’ennuyait sur la durée d’un album complet… Mais ce concert, quel souvenir !

L7 – Nantes (Olympic) le 2 juillet 1997 :

Cette fois-ci virée avec Tof (je j’ai tanné avec l’album Beauty Process, depuis sa sortie, jusqu’à ce qu’il aime…) et le cousin Seb. Nous arrivons pendant le set de The No-Talents, groupe punk français qui déchire avec deux nénettes qui rockent.

Grand concert des L7 avec une Donita en forme, qui rentre sur scène en remerciant Doudou (promoteur de concerts, l’un des fondateurs de Black & Noir Records à Angers et « accessoirement » manager des Thugs !) tout en donnant un aperçu de ce que l’on allait subir : « Hello, we’re gonna rock the casbah !! »

Et quel concert !! Avec ces extraits corrosifs du dernier album (Drama, Off The Wagon, I Need, Bitter Wine ou Lorenza, Giada, Alessandra !) et autres classics des demoiselles (Wargasm, Pretend We’re Dead, Shove, Andres et surtout ce Shitlist d’anthologie !). Nous étions tout love, devant Suzy Gardner qui nous a retourné : par son jeu, mais aussi par son charme… En effet, la demoiselle, derrière son apparence grunge/crade est (à l’époque) une charmante jeune femme ! Première surprise, donc, mais nous nous rendrons aussi vite compte que ces nanas jouent carrés malgré leur musique d’apparence basique/punk. Ça aura gratté et bastonné sévère pendant plus d’une heure et demi.

Donita a même effectué un de ses solos bordéliques, portée par la foule. Concert mémorable, encore… L7, un groupe « sévèrement burné », que je prends toujours plaisir à écouter.

L'gars Nono est accessoirement le grand artisan de http://ziqueinmyhead.blogspot.fr/, un blog ou on parle de musique, de toutes les musiques, bien sûr surtout de musique avec des guitares, mais pas que... Votre serviteur lui même poste de temps en temps dessus... Ben oui, parce que même s'il vénère le grunge, heureusement il est pas barjot, il s'intéresse à autre chose aussi le gars... Dernier post en date par Nono : la review concert des stoners rockeurs suédois de Truckfighters à Nantes. Bon, on peut dire que j'étais pas à Foofighters, mais j'étais à Truckfighters!!! Un concert mémorable et une grosse grosse grosse claque dans nos petites faces de rats d'amateurs de stoner!!! 

Nouveau Big Business en écoute intégrale + Tournée Pearl Jam et Soundgarden Europe 2014!!!!!

Pour info, et comme l'avait prévu votre serviteur himself (dans le sens du poil les caresses svp), la rumeur dit que Pearl Jam serait en cours de planification d'une tournée européenne pour juin 2014. Espérons un passage en France... Par ailleurs, ne loupez pas le nouveau Big Business, "Battlefields Forever", qui est une très belle réussite, et qui présente, à mon humble avis, un coté plus "mature" que ses prédécesseurs. De là à dire que c'est leur plus bel effort... Il n'y a qu'un pas... Écoute intégrale en dessous :



PS Dernière minute : Y'a des gars bien informés sur l'excellent forum des "Grandes Z'oreilles", qui annoncent que Matt Cameron devrait avoir quelques soucis à se faire pour juin 2014, puisque Black Sabbath vient d'annoncer un détour par l'Europe pour la fin de leur World Tour. Avec en guest, écoutez plutôt : Soundgarden... Ça votre serviteur avait bien fait savoir que c'était pas jouable!!! (dans le sens du poil les baffes). A priori c'est on ne peut plus officiel, jugez plutôt ICI. C'est annoncé aussi sur le site de Soundgarden.  La rumeur disant aussi que Black Sab serait une des têtes d'affiches du prochain Hellfest (et là pour le coup les dates concordent carrément), rèvons donc que Soundgarden en soit aussi!!! Ce serait purement énorme!!! Bon, ceci dit, Pearl Jam ou Soundgarden ou les deux, comme je suis pas capable de choisir, c'est que du bonheur!!!

PPS : Toute dernière minute (21.11) : Matt Cameron annonce via le site de Soundgarden qu'il prendra un peu de recul vis à vis de son groupe originel pour l'année 2014, d'une part pour prendre du temps avec sa famille, ensuite pour pouvoir tourner avec Pearl Jam l'année prochaine!!! Ceci tout en insistant bien sur le fait qu'il reste totalement impliqué dans Soundgarden. Deux infos à tirer de ça : Pearl Jam d'une part tournera bien en Europe, c'est quasi sûr, et bien au début de l'été, c'est quasi sûr aussi!!! D'autre part, Soundgarden annonce petit à petit des dates en Europe pour juin, et tournera donc avec un batteur remplaçant, lequel  devrait être annoncé sous peu!!!!

01/11/2013

Du grunge au doom : Tad présente Lumbar!!!

Un truc qu'est très marrant avec les anciens musicos du Seattle Sound, c'est que certains prennent des trajectoires musicales disons... extrêmes, comparé à ce pour quoi ils furent adulées... Prenons Chris Cornell, au hasard... Fallait oser sortir un scud produit par Timbaland après avoir été le leader d'un groupe qui a pondu des trucs aussi heavy que Nothing To Say ou Hands All Over!!! Matt Cameron a quand à lui sorti un disque jazz il y a quelques temps : Harrybu McCage. Lanegan fait des bluettes plutôt chouettes avec l'ex Belle & Sebastian Isobel Campbell, et on a vu la semaine dernière que même Steve Turner est grand amateur de folk...

Autre exemple radical : Tad Doyle, ex leader de TAD... Tad a toujours aimé la lourdeur, écoutez moi God's Balls et vous en serez convaincus. Mais son retour aux affaires dans le milieu des années 2000 augurait une radicalisation du son produit par le gros monsieur que voilà : Brothers Of The Sonic Cloth se rapproche beaucoup plus de ce qui se fait dans le doom actuellement que des frasques de TAD... Ecoutez par vous même :



Putaing que c'est bon!!! Aujourd'hui, c'est à dire demain, c'est à dire fin novembre, on aura droit au premier effort de Lumbar, formé donc par Tad, et deux autres tarés de l'infrason en les personnes de Aaron Edge, entre autres ancien batteur de BOTSC et, excusez du peu, Mike Scheidt, leader du trio doom culte YOB. Les trois sont comme cul et chemise, tous originaires du North West, tous partageant depuis des années les mêmes scènes, et tous tout simplement grands amis. Par ailleurs, Tad vient de remasteriser le premier album de YOB : Catharsis (2003). Oui mossieudame, car Tad s'est reconverti en créant son petit studio ou il s'amuse à faire le producteur pour nombres d'obscurs groupes au son jamais très fin...

Quid donc de Lumbar? : Lumbar est avant toute chose le projet de Aaron Edge, un taulier du doom accessoirement graphiste pour la maison de disques Southern Lord (et responsable de pas mal d'artwork pour YOB), chez qui sort le disque. Une sortie pourrait t'on dire miraculeuse pour lui qui est tombé gravement malade (sclérose en plaque) il y a quelques temps :

Aaron Edge : Au départ c'était juste une idée de disque de plus. Mon but était de chercher du monde pour chanter dessus, et ma foi, si personne n'avait été intéressé j'aurais moi même réalisé les parties de chant. Le genre de projet que je poursuis depuis des années, rien d'extraordinaire. Par chance, Mike et Tad étaient ok pour chanter dessus, et ça a donc prit une nouvelle dimension pour moi. J'ai trois disques en chantier actuellement, mais Lumbar est celui qui me touche le plus, parce que deux de mes amis en sont parti prenante. J'avais passé les bandes à chacun d'eux, et les deux m'ont proposé leur aide, et Tad nous a invité dans son studio et chez lui pour un long WE émotionellement chargé (...). 

Les deux m'ont suggéré d'écrire les paroles, et d'y mettre toute la souffrance et les émotions que peut me faire vivre cette maladie. Eux se donneraient le droit de raconter mon histoire à leur façon. Il y a une poignée de personnes sur cette planète à qui je laisserais le droit de raconter mon histoire, et ces deux gars sont en haut de la liste. Mes premiers groupes ont ouvert pour YOB probablement 6 ou 7 fois. J'ai joué avec Tad et Brothers Of The Sonic Cloth, qui lui même a fait les premières parties de YOB. Donc il y a une grosse connexion avec ces gars (...)

Mike m'a prit dans son pick up sur le chemin entre Eugene, Oregon, et Seattle. Et on a filé chez Tad et Peg, puisque leur studio est basé chez eux. C'est un endroit confortable, chaleureux, où l'on apprécie d'être... Et ça s'est transformé en une incroyable réunion de vieux potes... Au moment où on s'est tous mis à écouter le produit final pour la première fois, nous et nos amis, ma femme, qui m'ont tous soutenu quand ça allait mal, ça a été 25 minutes de silence. La moitié de nous était en larme. Je sais plus qui a reprit la parole, je crois que c'est Tad : "Mec, c'est une putain d'expérience. C'est intense". C'est certainement l'expérience la plus profonde que j'ai jamais eu avec des musiciens.

Mike Scheidt : Aaron est un vieil ami. Il m'a dit qu'il avait un projet sur lequel il avait écrit toute la musique, et qu'il cherchait un chanteur, qu'il espérait avec ça voir le bout du tunnel, et récupérer un peu de fric pour payer quelques factures. Il m'a joué la musique, et mec, j'ai tout de suite été complètement dedans. Il voulait qu'on approfondisse sur Garageband (une application software de chez Apple) en me précisant qu'il ne pouvait plus jouer du moindre instrument. A ce point j'ai insisté pour qu'on en parle à Tad et qu'on puisse utiliser son studio pour trouver une vraie qualité de son et pouvoir enregistrer les voix. Aaron voulait aussi que j'écrive les paroles. Je lui ai dit que je pouvais, mais considérant ce qu'il venait d'endurer, ses paroles à lui seraient 10 fois plus puissantes que les miennes. Ca a été très dur pour lui d'écrire. Une expérience catarthique (...) 

Le dernier jour nos amis communs et des proches d'Aaron sont venus pour écouter le résultat, et c'était super intense. C'était juste un enregistrement hyper hyper intense. Je suis émerveillé de ce qu'Aaron a réalisé. C'est incroyable. Tout le monde parle de moi et Tad à propos de ce disque. Mais la cheville ouvrière c'est Aaron. Ce disque c'est lui. je suis vraiment fier d'en avoir été. 

Ecoutez donc par vous même : 



Les fans de YOB ne seront pas déçus... Du lourd, du très très lourd. Du lent, du très très lent. Du répétitif à souhait, aux frontières du drone. Du doom monolithique puissance 1000 qui mord sans jamais lâcher... Ajoutez à ça une ambiance plutôt malsaine, quasi dérangeante et totalement sombre, et vous comprendrez que rien ne sera confortable à l'écoute de ce scud. Perso ça fait bien plaisir de voir Tad sortir de sa tanière pour accompagner des gars de ce calibre... YOB m'avait mit sur le cul lors de sa prestation dantesque au Hellfest 2012!!! Rarement je m'étais pris autant de puissance dans la tronche. Un des lives les plus monstrueux qu'il m'ait été donné de voir!!! Tenez, le v'là en intégral!! T'écoutes les premières secondes du premier morceau et tout est là. Rien à rajouter. Circulez m'sieurs dames...

 
Et puisque nous disgressons faisons le franchement d'autant qu'on voit bien que de toutes manières le grunge mène à tout... Le doom c'est quoi? En gros des tempos plus lents que lents, des guitares accordées plus bas que bas, une basse plus grave que grave, et un amour irrationnel pour Black Sabbath... C'est marrant mais y'a pour moi un coté total méditation dans le doom... Qui s'explique simplement par l'aspect robotatif du truc... A tout les coups ça marche : ça me fait moitié rentrer en transe...

Pour ceux qui apprécieraient le style, voici donc une petite sélection d'albums indispensables des années 2000, présentant un doom évolutif, moins écrasé par l'héritage Black Sab et qu'on pourrait du coup qualifier de plus aventureux. A savoir que les Melvins peuvent être comptés parmi les précurseurs du doom d'aujourd'hui, j'irais même jusqu'à dire qu'une partie du doom moderne doit tout à Buzz et Dale... Euh, je me serais pas répété là??? Bon, passons : 

- YOB : Catharsis (1er album) ou Atma (dernier) sont tout aussi excellent l'un que l'autre
- Ufomammut a fait fort en 2009 avec Idolum, du doom spacial qui fait carrément planer
- Black Masses (2010) d'Electric Wizard est une perle en la matière
- Eagle Twin, avec The Feather Tipped The Serpent Scaled (2012) propose une virée entre doom et sludge des plus impressionnantes... 
- L'unique album de Shrinebuilder (2009), supergroupe composé des plus grands doomsters de la planète : Dale Crover à la batterie, Al Cisneros (Sleep), Scott Kelly (Neurosis) et Wino (Obsessed, Saint Vitus), est, à force d'écoute, car il ne se révèle pas au premier passage sur la platine, un des must du genre...

Mais le plus impressionnant reste de voir tous ces groupes en live... Et se faire littéralement écraser le cerveau par cette puissance de son absolument dantesque... Welcome home, Tad!!!

Le site de Tad Doyle : http://www.taddoyle.com/ 
Remerciement à  The Obelisk, site clé pour la propagation de la bonne parole doom...

26/10/2013

Interview Steve Turner : un vanishing point avec the guitariste de Mudhoney!!!

Allez donc : une interview de plus dans l'escarcelle de Seattle Grunge, et grâce toujours au dévouement de PYC... Steve Turner est un mec bien, pas bavard pour un sous, mais un gars tranquille qui n'hésites pas à donner quelques réponses au misérable blog de misérables frenchies à peine assez doués pour poser leurs questions dans un anglais compréhensible... On ne présente plus le bonhomme, illustre guitariste de Mudhoney, et avant ça chez Green River, un des groupes précurseurs du grunge de Seattle... 


Seattle Grunge : Salut Steve. Bon, 25 années d'existence pour Mudhoney!!! Et vous avez toujours l'air d'une bande de potes!! Des souvenirs particuliers?

Steve Turner : Ouais c'est définitivement une longue aventure! On n'a O grand jamais eu le moindre plan de carrière, mais il se dit que la vie se manifeste là où on ne l'attend pas... Le problème c'est qu'on est de plus en plus vieux, et qu'on a de moins en moins de mémoire!!!

SG : On a découvert une de vos nouvelles vidéos pour le morceau "I like it small", très poilante et à l'esprit DIY...

ST : Oui, curieusement on n'a rien dirigé sur le tournage de cette vidéo. On avait des professionnels pour le faire, et beaucoup d'aide autour. Mais ce qu'elle dégage ressemble bien à ce qu'est Mudhoney, y'a pas de doute que ça résonnait pour chacun de nous.


SG : Ta "carrière" a plus ou moins débuté avec Mr Epp. Tu mentionnes que l'un des buts du groupe était d'emmerder les punks et hardcoreux, mais j'imagine que votre public était fait de ces mêmes gars. Comment vous dealiez avec ça pendant les concerts?

ST : Les punks de bases étaient vraiment très faciles à faire chier. Ça semble contradictoire de dire ça, mais ils étaient assez conservateurs. On avait de notre coté un paquet de mecs bizarres qui aimaient vraiment Mr Epp, donc on était loin d'être seuls. Les gens qui détestaient le groupe nous traitaient d'"Art Spazz", littéralement de "gogol mentaux" pendant les concerts, tout comme pour les Limp Richerds d'ailleurs. Mais on a prit ça définitivement comme un honneur, et nos fans ont finit par nous gueuler ça dans les concerts aussi!!!

SG : Tu as beaucoup hésité au tournant des années 80, entre continuer tes études et t'engager totalement dans la musique, et spécialement avec Mudhoney? Il y avait une raison à ça?

ST : Yep, je voulais terminer mes études à ce moment là parce que j'avais aucune ambition à finir musicien professionnel. Je pensais tout simplement pas que c'était possible!! Pour moi Stone (Gossard) et Jeff (Ament) étaient complètement tarés de penser le contraire. J'ai manifestement eu tord de voir les choses de cette façon!!!

SG : J'ai entendu dire que Mark (Arm) travaillait chez Sub Pop. Toi tu vis de la musique ou as tu besoin de travailler en dehors?

ST : Mark gère l’entrepôt et les stocks chez Sub Pop. De mon coté j'ai fais plein de trucs : du jardinage, écrivain etc... Mais depuis que j'ai des enfants, je vis en vendant des disques chez Discogs.com et sur Ebay... Donc oui, on travaille tous!!

SG : Le morceau "I don't remember you" sur le petit dernier, est un hommage évident au Purple Haze de Jimi. Hendrix est t'il une influence pour Mudhoney en général, et pour toi en particulier?

ST : On a ajouté ces quelques notes de Jimi en souvenir de lui... Tu sais, il a eu une influence indéniable sur quiconque pratique ou a pratiqué la guitare, mais me concernant, celle ci reste minime chez moi...

SG : A propos du dernier album, peux tu nous expliquer ce que signifie ce terme "Vanishing Point", qui à lui seul évoque les grands espaces désertiques?

ST : Mark a pensé à ce titre en regardant les photos qu'Emilie, sa femme, avait prise. Et il adore le film (un road movie légendaire datant de 1971). Personnellement, j'adore la photo qu'on a utilisé pour la pochette... Mais j'ai jamais vu le film... Peut être que je devrais...

SG : Comment tu définirais Vanishing Point comparé au reste de votre discographie?

ST : Je saurais pas dire... Je sais une chose, c'est qu'on avait aucun plan ni aucune attente pour celui ci. Les deux premiers avec Guy (le bassiste actuel) étaient plus dans la continuité de ce qu'on avait toujours fait. Et on les a enregistré par sections. Lucky Ones était plus réduit à l'essentiel, celui-ci s'est plutôt construit d'un seul bloc, organiquement. Sans idées préconçues.

SG : Tu as ton propre projet solo, plutôt orienté folk. Qu'attends tu de lui? Considérant qu'il sonne moins "joyeux" que Mudhoney, est ce que c'est un moyen pour toi d'exploiter des idées que tu ne peux utiliser avec Mudhoney?

ST : J'ai toujours écouté des tonnes de folk et de songwriters, et je voulais voir si je pouvais le faire aussi. C'est vraiment différent de Mudhoney, mais je vois pas du tout ça comme une réaction à Mudhoney. Le troisième album se nomme "New Wave Punk Asshole" et n'est pas si folk que ça...


SG : Une fois n'est pas coutume : notre question spéciale french : as tu des souvenirs des Thugs, que vous avez pas mal cotoyés dans les années 90?

ST : J'ai toujours leurs disques!! Et d'excellents souvenirs de nous tous à Seattle, et aussi des quelques jours passés chez eux à Angers! Un grand groupe!

SG : Vous avez joué en haut du Space Needle pour les 25 ans de Sub Pop?

ST : Oui c'était un grand honneur. Mais c'était aussi vachement bizarre, mais cool. J'ai eu un peu peur!


SG : Une petite tournée prévue en France pour bientôt? On était super heureux de vous voir l'année dernière pour ces 5 shows en France. J'étais à celui de Villette Sonique, c'était un moment fabuleux...

ST : On part en Australie et en Amérique du Sud l'année prochaine, donc il faudra attendre un peu pour revenir une nouvelle fois en France. Personnellement j'adore la France, je comprend rien à la langue, mais les gens sont supers. Et ce concert à Paris était définitivement trop puissant!

Merci pour tout Steve et longue vie à Mudhoney!!!

05/10/2013

Seattle Grunge's Anecdotes : L7 live au Reading Festival '92...

... Où il est question d'une histoire de tampon usagé. Le festival de Reading, en Angleterre, fait les frais pour l'édition 1992 de l'invasion grunge. Voyez plutôt : Nirvana, Mudhoney, Melvins, Screaming Trees et les filles adoptives du mouvement de Seattle : j'ai nommé L7!!! Mais le concert des filles les plus déjantées de l'histoire du rock ne se déroule pas exactement comme prévu : 


Jennifer Finch (bassiste de L7) : Les gens nous jetaient de la boue. Ce qui a passablement énervé Donita : "Fuck this!". Elle s'est cachée un moment derrière son ampli pour arracher son tampon, et elle l'a jeté dans le public. C'était un moment de pur hystérie. C'est quelque chose qu'on avait l'habitude de faire en grandissant : foutre nos tampons dans la gueule des gens qui nous faisaient chier. C'était l'ultime façon de dire : "Fuck you". J'ai toujours pensée que Donita était une réactionnaire, mais merci mon Dieu, cette fois là elle a vraiment eu raison d'exprimer à quel point elle était irritée.

Donita Sparks (chanteuse guitariste de L7 et auteure du méfait) : Ce que je voulais faire initialement était de tomber le pantalon et de me casser. Mais j'avais un espèce de baggy short, et comme je n'avais pas de ceinture et que j'avais utilisé du chatterton pour faire tenir mon futal, je pouvais pas l'oter. Je me suis tournée, j'ai jeté un œil à Dee (Plakas) et elle a vu ma main plonger sous la ceinture quand j'ai essayé de chopper mon tampon. Je l'ai fait tourner au dessus de ma tête et l'ai jeté dans le public, et tous ces branleurs criaient - ils pensaient que j'avais jeté un briquet ou un truc dans le genre - jusqu'au moment ou quelqu'un s'est aperçu de ce que c'était vraiment...

Jeff Smith (chanteur de Mr Epp) : Quand L7 a jeté le tampon dans la foule, les gens se sont enfuit. Ces gros durs d'anglais semblaient d'un coup avoir pris peur d'un peu de sang menstruel...


Seattle Grunge Saison 4!!

Une longue pause estivale ça fait pas de mal, et ça permet aussi de se remotiver pour donc une quatrième saison... Putaing 4 saisons déjà!!! Faut dire que l'hiver on a plus tendance à squatter devant l'ordi, alors autant que ce soit constructif... Bon, qu'est qu'il faut attendre du championnat régional north west pour l'année 2013-14?? Ceux qui lisent Seattle Sound le savent déjà : un nouveau Pearl Jam, "Lightning Bolt" (qui, quoi qu'en pensent tous ceux qui disent que "c'était mieux avant", sera surement encore à la hauteur de la légende), envahira les bacs à la mi octobre. Un nouveau Melvins, "Tres Cabrones" début novembre. Un nouveau Lanegan sorti il y a quelques jours (pas écouté mais ça va venir)... On pourrait aussi être surpris au fil des mois par des projets d'anciens du Seattle Sound qui pourraient péter la baraque, tel cette nouvelle collaboration entre Barrett Martin ex plein de groupes, Duff ex GNR et Mike McCready actuel PJ... Ça promet... Paraitrait aussi que Vaporland serait en cours d'élaboration d'un premier album. Vaporland = Ron Nine et Kevin Withworth ex Love Battery + Kurt Danielson ex TAD + Garrett Shavlik ex Fluid... Autant dire du beau monde... 

Coté concert, à quoi s'attendre??? Vu que la France a encore, une fois n'est pas coutume, fait la fine bouche pour accueillir Soundgarden il y a quelques mois, et voit de loin Alice In Chains effectuer en novembre une tournée UK, ben on est pas prèt de revoir ni l'un ni l'autre, à mon humble avis... PJ est actuellement en train de tourner aux States, et enclenchera sur le Big Day Out en Australie en janvier, ce qui fait qu'ils pourraient être disponibles l'été prochain pour les festivals européens... Mudhoney est dans la même configuration... Bref, pour l'instant rien de sûr...

En France, l'actu à ne pas louper pour la mi octobre, c'est la sortie du tout premier pavé historique sur Pearl Jam : "Pulsions Vitales" par Cyril Jégou... Il faut marquer ça d'une pierre blanche, c'est pas tous les jours que sortent des bouquins en français sur le grunge... Dis moi Cyril si je me trompe, mais il me semble que c'est la version définitive et très très largement augmentée de ton premier essai sur la question : "Pearl Jam au pays du grunge"... Voir l'interview de Cyril postée l'année dernière à ce sujet... Ça sort chez Camion Blanc, et c'est une vraie œuvre de fan. Vous ne pourrez pas en apprendre plus sur PJ, tout y est!!! A plus les amis et bonnes lectures sur Seattle Grunge!!!

24/06/2013

Hellfest 2013 : le compte rendu!!!

Quel bonheur de refouler à nouveau les terres clissonnaises, et de retrouver nos petites habitudes hellfestives : notre petit parking privé à nous, notre petit buisson préféré pour faire pipi, nos petits stands bouffe plein d'acides gras essentiels, notre petite tente Valley plein de stoners qui font chier à slammer et te présenter par la même occasion leur cul crasseux et leurs bottes boueuses 10 fois par concert... Un rève!!! Cette année encore : quelle fête, quelle orgie, quel pugilat!!! Qu'est ce qu'on a mérité pour vivre un truc pareil bordel, y'aura jamais rien de comparable à ça!!! 2013 n'a pas été une année facile pour les organisateurs du Hellfest : concurrence acharnée d'un autre fest dont on taira le nom, annulations à gogo (dont celles, cruelles, d'Alice In Chains et de Walking Papers, qui nous auraient permis de voir quelques légendes du Seattle sound) et changement intempestifs de programme jusqu'à la dernière minute... Mais le résultat, encore une fois, reste exceptionnel!!!! Petit tour des petites et grosses baffes du WE : 

La baffe surprise, qui par définition, te prend en traitre : Eagle Twin... A peine réveillé le vendredi matin, quel bonheur de profiter le temps d'une demi heure des impensables plages soniques de ce duo américain, qui emprunte autant au sludge qu'au doom, autant à Yob qu'aux Melvins... Mention spéciale à un jeu de batterie absolument dantesque, proche en cela de celui d'un certain Dale Crover... Sans aucun doute les meilleures parties de batteries entendues ce WE...

La gentille calotte, celle qu'on t'administre en toute amitié : ZZ Top ne fait pas assez de vieux morceaux pré Eliminator. Il n'en reste pas moins que le concert fut excellent, passé comme une lettre à la poste : comme un bon vieux retour aux années d'insouciances que furent les 80's, le temps où, tout minot qu'on était, on découvrait la vie, et où on apprenait que dans les grosses bagnoles rouges, il y a toujours des belles dames pas très habillées avec des gros nénés... No Fx c'est n'importe quoi, mais là encore pas d'ennuis, Fat Mike étant un des plus grands déconneurs du rock toutes catégories confondues. Jusqu'à reprendre "Champs Elysées" en version L.A. Coast... Les Buzzcocks, sur la dernière marche du podium punk anglais 77', après Clash et Pistols, nous donnent envie de les apprécier dès avant même la première note jouée, avec leurs gueules de cinquantenaires, et leurs manières de vieux anglishes qui prenaient encore le tea time 5 minutes avant le concert... Que dire de plus : le punk anglais n'ayant jamais été que du vrai bon rock 3 accords, que faire de plus que de prendre son pied...



La torgnole bien méritée, celle que tu sais qu'elle va venir, qu'elle te pend au nez, mais tu fais quand même la connerie : l'armada stoner du WE...
Sleep n'est pas fait pour le format festival, rien que Dopesmoker te prend la moitié d'un set trop court, et il est certain qu'Al Cisneros se fruste d'avoir à installer l'ambiance éthérée du groupe au beau milieu d'un festival où le public bouge en permanence d'une scène à l'autre... J'ai d'ailleurs moins pris mon pied qu'il y a un an à Paris, pour cette raison précise : difficile de prédisposer son cerveau au déballage de sons stratosphériques quand on te passe devant, derrière, dessus et dessous toutes les trois minutes... Ceci dit, c'était un plaisir...



Uncle Acid et Witchcraft, petits nouveaux sur la scène stoner internationale, s'en sortent magnifiquement dans un style revival 70's remplis de solos inventifs et de riffs sabbathesques... 



Karma To Burn et Red Fang, rednecks bouseux jusqu'aux dents sortis du fin fond des Appalaches, sont redoutablement efficaces, notamment Karma To Burn, qui étonne de plus en plus, passant du trio au duo sans apparentes difficultés, tout en conservant ce qui fait leur marque de fabrique : une puissance sonore et scénique impressionnante.

 

Spiritual Beggars passe étonnamment bien, malgré son "nouveau" chanteur pas vraiment issu de la mouvance stoner, et dont on sent qu'il se retient de ne pas chanter à la Bruce Dickinson... Reste que la musique du groupe, pionnier du style aux cotés des Kyuss, Monster Magnet et autres Karma To Burn, garde ce pouvoir de faire voyager, tels des Deep Purple des années 2010, avec en prime pour clore le set, Euphoria, morceau phare de l'album phare Mantra III... 



Idem pour The Sword. Les petits protégés de Lars Ulrich, en excellents clones du Sabbath Noir, nous abreuvent d'un stoner rodé, charmeur, classieux et puissant à la fois... Apocryphon, morceau de bravoure du dernier album, clôt le set et nous clôt le bec par la même occasion.



Les beignes soniques du WE, ou la vieille savate en plein sur les tympans qui te laisse des acouphènes encore deux jours après : Neurosis cultive à la perfection finesse d’exécution et puissance sonique... Un postcore extrêmement lourd qui, à l'instar des suédois de Cult Of Luna, fait mon bonheur... C'est pour ça que je viens d'ailleurs : en parti pour ce genre de groupe qui offre la faculté de te percer le cerveau... Cult Of Luna propose lui aussi sa version du style, toute en subtilité, toute en progression lente jusqu'au lâchage des chevaux final, jusqu'au décollage des neurones... Comme pour Sleep, un coup rentré dans l'ambiance, impossible d'en sortir sans dommages collatéraux, heureusement que je me tenais à la barrière... Enfin, les Swans, dans un registre à la fois équivalent et complètement différent, furent une véritable surprise pour moi. Même volonté d'installer le spectateur dans des fresques soniques montant crescendo, même gimmicks sonores sortis de nulle part, installés savamment dans une rythmique qui se veut véhicule du décrochage lobotomique, à ceci près que la recherche instrumentale va plus loin que le simple tryptique guitares basse batteries, et que grâce à ça, on est pas loin d'avoir l'impression de survoler les steppes tibétaines à la recherche de l'esprit du monde... Du bonheur en barre.



La fessée sado maso, celle qui fait que tu baisses déjà ta culotte avant même qu'on te le demande : Danzig de retour en France depuis des années pour un double set Danzig / Misfits avec le légendaire Doyle à la guitare... J'ai toujours apprécié le personnage Danzig, ce Jim Morrison du metal, et encore plus sa version du genre distillée avec son groupe (dont Tommy Victor de Prong), lente et lourde, tout le contraire de la musique des Misfits, son premier groupe, qui soit dit en passant, est l'un des pionniers du hardcore américain, donc à tendance beaucoup plus speed... Ce pauvre vieux Danzig avait d'ailleurs un peu de mal à suivre le rythme, haletant entre chaque morceaux... T'as plus 20 ans mon cher... Putain c'était bon, voir Doyle en vrai c'était bon aussi, et un spectacle en soi. Ces mecs sont des légendes vivantes. Entendre Mother en cloture, c'était putaing de super bon...
Après ça je me suis puni moi même en m'administrant la fessée du siècle moi même, grâce à Punish Yourself!!! Oh putaing les gars, Punish Yourself y'z'ont pas inventé le fil à couper le beurre, mais je peux vous dire que le fil est bien aiguisé, et pourtant le beurre sort du congel!!!! Le metal dance-foor de ces gars c'est ce que j'ai vu de plus furieux dans le style, ma nuque s'en souvient encore. Plus qu'un concert, c'est un peu la cinéscénie du Puy du Fou auquel on a droit (spéciale dédicace en passant à notre ami Philippe De V., fidèle admirateur du fest) : de la lumière en veux tu en voilà, du feu partout, des danseurs (euses) qui n'avaient pas peur de prendre froid au cul... La totale... Et ces rythmes putaing, j'ai encore du mal à m'asseoir tellement j'ai encore les fesses toutes rouges... Démentiel!!!



Les roustes du WE, celles qui te font bouffer le sol boueux du Hellfest avant même que t'y ai pensé : Le sludge doomesque de Black Pyramid m'a mit à genoux à coup de riffs pachydermiques, l'occasion de se dire qu'il va falloir réhabiliter rapidement ce groupe, qui n'est pas à sa place dans la hiérarchie actuelle... Prong, bien que programmé aux alentours de midi le dimanche, reste un des combos indus trash parmi les plus intéressants des deux dernières décennies. Malheureusement cruellement sous estimé. Tommy Victor est quand à lui un maître incontestable et incontesté du riff qui te fait sauter dans tous les sens... Ecoutez moi ces Snap Your Fingers, Whose Fist Is This Anyway?, ou le petit dernier Revenge Best Served Cold!!! Puissant et mélodique à la fois, du trash évolué qui te fait décoller. Un des must du WE!!! Down, on connait bien, mais on pensait pas que la prestation serait encore un cran au dessus de celle de 2011!!! Anselmo plus motivé que jamais pour rendre fou tout le monde. Du grand art. Set list classique, mais bon : quels classiques!!!! On s'en lasse pas...




La claquasse version "aller retour", où la dérouillée toutes catégories confondues : Down, le double effet kiss kool... Phil Anselmo est un gars qui marche à l'amitié. Un homme de cœur. Un gentleman du metal. Non content d'être le plus fidèle ambassadeur du Hellfest (présent tous les deux ans avec Down, fan absolu du "concept" Hellfest, nous étonnerait pas d'ailleurs qu'un jour il achète une maison dans le coin et deux hectares de vigne pour sortir sa cuvée muscadet spéciale Anselmo), Anselmo est par ailleurs quelqu'un sur qui on peut compter. Un homme de confiance... A l'annonce du désistement de Clutch, consécutif à la mort du père du chanteur, Down se propose pour assurer le créneau horaire vacant, dépannant ainsi Clutch, l'organisation et amoindrissant la déception du public pour un des groupes clés du moment... Et quelle proposition : sans prise de tête, à l'arrache totale, comme à la répèt', c'était Woodstock sous la Valley. Pensez donc : la famille Down au grand complet, roadies inclus, amis de passages, Jason Newsted en guest, nous propose un set quasi complet de reprises des ex et actuels groupes de chacun des membres : du Eyehategod, du Crowbar, deux morceaux de Corrosion of Conformity période Deliverance, et plaisir suprême pour tous : Walk de Pantera qui fait trembler la tente... Quand on sait qu'Anselmo se fait très discret quand il s'agit même simplement de parler de Pantera, ces quelques minutes furent simplement uniques... Sans aucun doute le meilleur moment du festival (à défaut d'en être le meilleur concert), un temps de pur partage, de pure insouciance, de pure innocence. Merci Mr Anselmo, merci Down d'être ce que vous êtes : une bande de potes humainement irréprochables... On en chialerait presque!!! Respect.



Merci le Hellfest, et RV en 2014!!! On a déjà nos billets!!!!

11/06/2013

Master Musicians Of Bukkake live Festival Indigène - Stéréolux Nantes - 30 mai 2013


Putaing la surprise!!!! Pensez donc : Master Musicians Of Bukkake à Nantes!!! Ils l'avaient déjà fait lors de leur dernière tournée (2011?), mais là il me semblait bien qu'il allait falloir monter à la capitale pour voir le phénomène drone du moment... Et ben non en fait!!! Tout ceci dans le cadre d'un petit festival tranquille : le festival Indigènes... Alors MMOB c'est quoi??? Ben c'est encore un groupe de Seattle!!! Composé d'anciens et actuels membres de Secret Chiefs 3, Burning Witch mais surtout Earth ou Accused (tous deux groupes précurseurs et partis prenants du mouvement qui nous intéresse, mythiques à défaut d'être connus), le groupe nous livre un drone évolutif, avant gardiste, tout en longueur plutôt qu'en lourdeur (les guitares sont quand mêmes bien présentes hein), et original par le fait qu'il n'hésite pas à utiliser moults instruments traditionnels orientaux et particulièrement tibétains. Le tout donnant un effet des meilleurs à l'heure de s'élever dans les brumes du voyage interplanant du vendredi soir... Qu'est ce que c'est long et lent, mais on sait bien que plus c'est long plus c'est bon... J'ai pas de vidéos du concert de Nantes, mais on trouve sur Arte celui du concert de Villette Sonique, quelques jours plus tard... Ca donne une bonne idée...


 Bon, y'avait pas que MMOB qui valait le coup, mais aussi un autre groupe très sympa : les canadiens de Besnard Lakes, à la musique belle comme une fleur des champs des grandes plaines qui se balance au vent un soir d'été orageux... Putaing qu'est ce que c'est beau bordel!!! On se laisse emporter par les envolées toutes tirées à l'infini du guitariste leader Jace Lasek... Ouaip, un truc lumineux et sombre à la fois... Me rappellerait presque les ambiances de Pink Floyd version Wish You Were Here... Von Pariahs aussi, un mélange de rock puissant, sautillant, typé 80's qui lui, m'a rappelé les meilleurs moments de Midnight Oil et du grand Peter Garrett. Je laisse la place à mon pote Nono, qui lui est très bon pour donner sa version des faits 

North America : On commence avec du post rock inventif ! Groupe formé de vraisemblablement deux frangins : un batteur au jeu très inventif et très trippant, un guitariste variant arpèges clairs et riffs saturés et des boucles de sons étoffant leurs compos. Un total de quatre morceaux étirés et envoutants. Typiquement le groupe intéressant en live, mais qui risque fort d’être ennuyeux sur disque !

Master Musicians Of Bukkake : Changement de style avec  un groupe de doux fêlés effectuant un Drone agrémenté de nombreux instruments orientaux et chants incantatoires ! Les mecs sont déguisés (on n’aperçoit pas leurs visages). Il y a très peu de lumières et de la fumée est régulièrement projetée : tout est rassemblé pour nous emporter sur une autre planète ! Les deux batteurs apportent un élément tribal aux compositions qui mettent de longues minutes pour se mettre en place et nous rentrent dans la tête et tout le corps ! Set trop court ! Concert superbe, s’il on se laisse happer par cette ambiance ! 

Von Pariahs : Autre concert, autre ambiance avec ce groupe de punk/rock français qui enchaine les titres courts et puissants ! Basse caoutchouc, claviers et guitares agressives qui rappellent certains grands groupes comme savent nous produire les anglo-saxons. Kyuss me dira que le chanteur (originaire de Jersey), par sa débauche d’énergie, lui faisait penser au grand dégingandé de Peter Garrett ! C’est pas faux !
Concert énergique et frais !  Un dernier titre dingue où le chanteur fini par balancer son micro le long de la batterie et on file rapidement. Cela pour se placer idéalement pour voir le groupe pour lequel je suis venu ici ce soir…

The Besnard Lakes : Voir ces canadiens près de chez moi ce soir, est quelque chose de totalement inespéré ! Heureux de pouvoir profiter de leur musique en live, eux qui me procurent tant de frissons lorsque j’écoute leurs disques (le désormais classique triptyque Are The Dark Horse, Are The Roaring Night et le petit dernier qui enfonce le clou, Until In Excess, Imperceptible UFO (voir mon humble chronique) !)
Je ne fus pas déçu par cette prestation intense, mais bien trop courte ! Je ne boude pas mon plaisir car nous avons eu droit à la crème de leur dernier opus, mais je n’aurai pas été contre un Albatros ou un Disaster ! Olga, toute petite derrière sa basse, nous a gratifié de lignes rythmiques impressionnantes avec son batteur bucheron ! Jace et son acolyte à la guitare lead nous ont, tour à tour, charmé avec leur arpèges  et fait trembler avec leur puissants riffs qui déboulent sans crier gare ! Et ces voix, ces voix entremêlées qui dénotent parfois avec la puissance dégagée, mais qui le plus souvent vous mettent en apesanteur.  46 Satires (belle entrée en matière), People Of The Sticks (magnifique), The Specter (enchanteur),  At Midnight (cette basse !!), Catalina (vaporeux), Colour Yr Light In (au charme rétro) nous ont scotché sur place, tout en faisant bouillonner nos cerveaux…


Dark, Dark, Dark : Détour par la grande salle pour voir ce groupe avec banjo (que l’on n’entend pas), accordéon (joué comme en baloche) et chanteuse au piano qui nous parait bien fade après ce que l’on vient d’entendre ! Deux titres nous suffisent pour nous décider à regagner tranquillement nos pénates (oui, nous avons squeezé la suite avec Cantaloupe )

D'autres découvertes de Nono sur http://ziqueinmyhead.blogspot.fr/

18/05/2013

Neil Young et Pearl Jam : une reconnaissance mutuelle... Ou comment l'on devient le parrain du grunge...


Cette semaine j'avais à la maison mon vieil ami australien Peter, grand fan de Neil Young devant l'éternel, et surtout depuis ses débuts (et ouaip Peter, t'as 60 balais quand même!!!)... La bonne occaz' pour se remettre l'énorme Mirror Ball en écoute prolongée... Souvenez vous : Mirror Ball, 1995... Neil Young sort le scud ultime en laissant à Pearl Jam la chance de l'accompagner sur disque, pour un album tout en distorsion, aux mélodies imparables et aux solos qui mettent sur le cul Mike McCready himself. C'est dire... Une tournée européenne aura même lieu dans la foulée... 

Mike McCready : On jammait en studio, et un moment j'ai regardé autour de moi et je me suis dis : "Putain, on est avec Neil Young. Et il joue les solos. C'est la merde". Je pouvais seulement souhaiter être aussi bon que lui... Pour moi c'est un génie. Il y a une complexité dans son jeu de guitare, et dans les émotions qu'il fait passer. Il fait durer les notes éternellement et c'est extraordinaire comme ça sonne, et je dis ça alors que j'ai l'habitude de jouer des solos à tout bout de champ. Il m'a fait me pencher sur mon propre jeu, et j'aimerais un jour jouer comme lui. Il joue toujours la note qu'il faut au bon moment, et je pense pas que ce soit quelque chose de réfléchit chez lui. C'est juste normal pour lui...



Y'a pas à chier, un solo de Neil, ça déchire grave... Neil Young, vieil hippie dans l’âme, parti prenante dans le folk band Buffalo Springfield (1966-68), puis au sein du mythique Crosby, Stills, Nash and Young, lequel participera au non moins mythique festival de Woodstock... Le bonhomme, qui vaut bien plus que ça, poursuit ensuite par une carrière solo florissante, enchainant une flopée d'albums extraordinaires, tantôt acoustiques, tantôt électriques (pour lesquels il se fait souvent accompagné de son backing band : le Crazy Horse) tels Harvest, Tonight's The Night, Zuma, On The Beach, ou plus proche de nous, le non moins excellent Ragged Glory. Neil Young restera à jamais un rebelle, affichant sa sympathie pour le mouvement punk originel  (écoutez My My, Hey Hey (Into The Black), sur Rust Never Sleeps), et se prenant d'amitié pour les grungeux de Seattle, en particulier Kurt Cobain, qu'il tachera sans relâche de contacter avant son suicide, pressentant l'inéluctable. Mais c'est bien avec Pearl Jam qu'il entamera dès 1992 une amitié restée depuis sans faille...


La rencontre initiale aura lieu lors d'un festival tribute à Bob Dylan le 16 octobre de la même année, ou PJ et Neil jouent séparément... Suite à ça, PJ est invité à participer au Bridge School Benefit, festival annuel organisé par Young et sa femme en faveur des enfants handicapés (Neil étant papa de deux d'entre eux). C'est le début d'une longue histoire commune. Le respect est réciproque, Pearl Jam n'ayant pas attendu de rencontrer Neil Young pour reprendre ses titres en live, et particulièrement Rockin' In A Free World, qui deviendra un des grands moments des concerts de PJ... Vedder est même choisit, en 1993, par Neil lui même pour l'introduire au Rock N'Roll Hall Of Fame : 

Eddie Vedder, pour l'occasion : Il nous a énormément apprit sur la dignité, l'engagement et l'importance de vivre l'instant présent, de jouer pour le plaisir. Je suis ravi qu'il entre ici. Je dois dire que je ne suis pas sûr qu'il y ait eu d'autres artistes introduits ici alors même que leur carrière était au sommet. Certaines de ses meilleures chansons sont sur son dernier album...

Mirror Ball, fruit de cette amitié et de ce respect mutuel, sort finalement un peu par hasard, sans que rien ne soit prémédité... Neil Young décide de bouger à Seattle, avec sa guitare, son ampli et son orgue pour seuls bagages, afin de s'adapter au mieux à l'environnement de ses petits protégés... L'album est mis en boite au Bad Animals Studio, en 4 jours seulement, la plupart des morceaux écrits durant l'enregistrement... Des mêmes sessions sortira Merkin Ball, deux titres de PJ avec Neil en guest...

Neil Young : PJ et moi jouions au Pro Choice Benefit à Washington. Eddie venait juste de m'introduire au Rock N'Roll Hall Of Fame à New York, où j'avais joué Act Of Love avec les gars du Crazy Horse. Les gars de Pearl Jam avaient enregistré le morceau sur une cassette, et ils l'avaient apprise. Je leur ai dit : "Pourquoi on ne l'essayerait pas ensemble?". On l'a donc joué dans la foulée en live, et c'était super. J'ai proposé qu'on l'enregistre, parce que ça sonnait vraiment bien, c'était une version puissante. Ils pensaient la même chose. On s'est donc trouvé une journée pour aller l'enregistrer en studio. Et comme je voulais plus qu'une chanson, simplement parce que je n'aime pas rentrer en studio avec seulement une chanson, je suis venu avec trois autres en main. (...) La beauté de ce disque, c'est qu'on en a jamais parlé ensemble. On savait tous ce qu'on avait à faire. On était tous ensemble, on formait un groupe. Y'a pas eu de blabla. Tout était spontané. Tout le monde était à l'écoute de tout le monde. Ils ont fait gaffe aux morceaux, ils ne pensaient pas à tirer la couverture à eux, ils voulaient juste jouer. Les morceaux ont évolué au cours de l'enregistrement, mais en général, on n'a jamais dépassé quatre prises.

(...) A la question de la production effectué par Brendan O'Brien, qui est clairement un membre du staff PJ : J'ai choisi d'utiliser leur organisation à eux, laquelle avait l'air de fonctionner à merveille. J'ai juste amené les morceaux et on les a joué ensemble, en utilisant leur matos. Pourquoi ça aurait dû être plus compliqué? C'était plus facile pour eux de s'adapter à moi si je venais à eux. C'est donc ce que j'ai fait.

Eddie Vedder : En studio, c'est comme si on avait été des voisins de longue date. C'était tellement confortable. Mais quand vous êtes sur scène avec Neil, et bien... C'est une chose d'être au zoo et de regarder un animal sauvage tranquille dans une cage. C'en est une autre d'être en cage avec lui.

Neil Young : C'est pas qu'ils étaient bons. C'est juste qu'à un moment je me suis posé la question de ce que je ferais si j'avais l'occasion de jouer avec eux. Et je me suis vu le faire. Musicalement ça marchait. J'aimais la puissance qui se dégageait de notre jeu ensemble. (...) D'un point de vue purement musical, c'était la première fois que je me retrouvais dans un groupe avec trois potentiels guitaristes lead depuis les Buffalo Springfield. Et ils avaient Jack Irons, leur batteur, qui était simplement incroyable. Il a donné tout ce qu'il pouvait sur chaque prise de chaque morceau. Je pourrais jamais dire assez de bien de lui.

Même si Vedder joue un rôle minime dans l'album, l'entente entre les six est parfaite, et ça se sent. Lors de la seule tournée promo du disque, en Europe, c'est un vrai groupe et non l'addition de deux noms, qui se présente en live : 

Dean Stockwell (acteur américain et ami de Neil) : Je les ai vu performer à Dublin. Je me souviendrais toujours, avant qu'ils ne reviennent sur scène pour le rappel. Neil s’apprêtait à repartir sur scène, mais il s'est retourné, et les membres de Pearl Jam sont venus à lui. Ils ont tous joints leurs mains ensemble au centre du cercle, comme une équipe de basket de collège. J'ai pensé : "Attends une minute, c'est quoi ce bordel? Ce mec a 50 balais et il a ces quatre gars qui viennent à lui comme une équipe. C'est pas juste un respect pour sa musique, c'est de l'amour"

L'expérience restera un grand moment de musique et d'amitié pour les deux parties, et les membres de Pearl Jam en retireront une certaine sagesse et un certain recul dont ils avaient bien besoin à l'époque...

Mike McCready : J'ai été complètement honoré de jouer avec lui. On est tous amoureux de lui... Et je suis honoré qu'il ait dit qu'il se sentait comme un membre du groupe à part entière. Je pense qu'il apprécie juste là d'où on vient. Il sent beaucoup d’honnêteté dans notre musique.

Jeff Ament : D'un certain coté, j'aurais aimé qu'on ait plus de temps, mais il nous a montré qu'il était possible d'écrire plusieurs bonnes chansons en un laps de temps minimum. Et il n'aurait jamais pu arriver à une meilleure période pour nous. A l'époque on sentait la pression d'être un gros groupe de rock, et d'une certaine manière, on portait cette pression. Il nous a fait réaliser que ce n'était pas si important. Ce n'était pas une question de vie ou de mort - c'était juste de la musique.

Stone Gossard : Je pense qu'il a probablement joué un rôle dans le fait qu'on existe encore en tant que groupe...


Neil Young restera toujours fidèle à Pearl Jam, épaulant le groupe dès qu'il le peut, sauvant notamment le fameux concert du 24 juin 1995 à San Francisco, remplaçant au pied levé Vedder, prit de malaise et en route pour l'hopital... En pleine guerre contre Ticketmaster, il se range officiellement aux cotés du groupe. Quand à PJ, ils ne sont pas en reste pour faire plaisir au Loner dès qu'ils le peuvent, possédant le record de participation au Bridge School Benefit... Et prouvant une fois de plus qu'ils restent un des groupes parmi les plus humainement attachant de ces 20 dernières années... Act Of Love en écoute dans la playlist Grooveshark à droite. Au dessus une superbe version de Rockin In A Free World avec Neil Young en 2011... A noter que Neil n'est pas le "parrain" du grunge juste pour son amitié avec PJ ou autres, mais aussi parce qu'il est un des précurseurs d'un certain "rock alternatif" : Ragged Glory (1990) ou Arc (1991) en sont les meilleurs exemples, dans deux registres opposés. Neil Young a sorti deux excellents albums en 2012, tous deux avec le Crazy Horse : Americana, et Psychedelic Pills, un double album. Les deux étant à la hauteur de la légende...