Seattle est au rock n'roll ce que Bethléem est au christianisme.
Spin Magazine (1992)

On a besoin qu'il arrive à nouveau quelque chose comme ça - pour changer la face de la musique. Tout de suite!
Mike Inez (Alice In Chains)

15/11/2016

Layne Staley : les dernières années...

Putaing en ce moment je revisite à fond les vieux classiques grunge... Après PJ, Alice In Chains!!! Normal c'est l'hiver... Et il pleut... Du coup d''habitude j'essaie de faire rire, aujourd'hui j'ai décidé que j'allais faire chialer héhé!!! Ben quoi??? C'est sympa un p'tit coup de déprime de temps en temps merde alors!!!!


Alice In Chains.... Puissance de feu musicale inégalée parmi les tenants du Seattle Sound, riffs imparables (même en 2016 : écoutez Phantom Limb sur le petit dernier... une tuerie...) et........... désespoir le plus total... Vain dieu quelle angoisse en toile de fond!!!! Rrrraahhh c'est jouissif AIC, y'a pas à chier, une sorte de pendant metal du grunge, mais faut quand même être plutôt sain d'esprit pour écouter ça en boucle... Faut croire que ces mecs n'ont jamais réussit à juste faire les choses à moitié... Toujours dans les extrêmes... Alice était certainement le groupe le plus borderline de Seattle, j’entends par là 4 gars qui vivaient quasi comme des SDF, en ruptures familiales (Staley, Kinney et Cantrell vivaient sans toit, les deux premiers virés par leurs parents, le dernier seul après les décès cumulés en 6 mois de sa grand mère et de sa mère, avec lesquelles il vivait), qui ne savaient souvent pas ce qu'ils allaient manger au prochain repas, et qui, bordel, jouaient une musique tellement puissante, tellement catchy!! Je pense que ces 4 gars étaient pour toutes ces raisons là des morts de faim, déterminés à sortir la meilleure musique possible... Mais aussi 4 gars plus que tout autre perméables à toucher le fond d'une certaine noirceur...

Ceci dit, même dans la mort les mecs ils font mieux que les autres!!! Mike Starr décédé en 2011 pour probablement abus de drogues. Et bien sûr Layne Staley, chanteur emblématique du groupe, qui vire de bord en 2002, après une dizaine d'années à creuser sa tombe, excusez du peu, à main nue!!!  Écorché vif le mec!!! Genre "j'veux vraiment en chier pour crever". J'aime vraiment Staley, pour sa voix extraordinaire, son attitude de clodo, tous ces albums qui seraient carrément moins excitant sans lui (Jar Of Flies en tête) mais pas pour tout le temps qu'il a mit à mourir... Toxico depuis les débuts d'AIC, Layne Staley s'enfonce progressivement dans la déprime, et particulièrement suite à la mort de sa petite amie, Demri Parrot, en 1996. Ce fut le vrai commencement de sa descente aux enfers. A partir de cette date, il se cloitre chez lui dans ce qui apparait un voie sans retour possible. Tout aura été fait par les membres de son groupe, ainsi que son entourage, Krist Novoselic, Mark Lanegan ou autre, pour le sortir de la spirale infernale. Sans succès.

Nick Pollock (guitariste d'Alice N'Chains, et My Sister Machine) : J'ai vu Layne pour la dernière fois probablement 1 an et demi avant sa mort. Je marchais sur Broadway à Seattle, et j'ai vu ce mec trainer dans la rue. Il avait l'air d'un vieux de 80 ans, avec sa fausse perruque blonde frisée et ses fringues bizarres, dépareillées. Il avait l'air d'un clodo. Il avait l'air juste cinglé. Je pensais que c'était un déguisement. Mais quand je l'ai vu de profil, j'ai pensé : "Oh my fucking God". Je venais de comprendre qui il était. Je l'ai interpellé, il s'est retourné : "Nick!!". Et il m'a fait une grosse accolade. J'étais sous le choc : c'était un squelette. Je crois qu'il n'avait plus de dents. On a eu une chouette conversation, et on s'est promit de se revoir. . Mais c'était irréel. C'était un cauchemar. Je ne savais pas à qui je parlais vraiment. A mon ami, mais en même temps ce n'était plus lui. J'étais tellement choqué. Je suis rentré à la maison, et j'ai pleuré.

Jeff Gilbert (journaliste musical et organisateur de concerts) : Layne se séquestrait lui même, et ne faisait rien d'autre que jouer aux jeux vidéos et prendre des drogues. je suis tombé sur lui à peu près 6 mois avant sa mort, dans le U District. Il avait l'air d'une vieille version de lui même, comme s'il avait 80 balais. Il était jaunâtre, ses yeux étaient tellement creusés, tellement sombres. Dans une tentative pour être drôle, je lui ai dis : "Putain mec, tu devrais sortir au soleil plus souvent". Mais je sentais en lui cette somme de tristesse hallucinante. He was a dead man walking.

Susan Silver (manager d'AIC) : Sean appelait Layne tout le temps. Il pouvait l'appeler tous les jours pendant 6 mois. Layne ne répondait jamais. Pas parce qu'il avait quelque chose à reprocher à Sean. C'était juste qu'il était dans sa bulle.


Mike Starr (1er bassiste d'AIC) : Il est mort le jour d'après mon anniversaire. Et j'étais avec lui ce jour là, le jour de mon anniversaire, essayant de le garder en vie. Un moment je lui ai demandé si je devais appeler les urgences, et il m'a répondu que si je faisais ça et il ne me parlerait plus jamais. Bien sûr, je ne savais pas qu'il était en train de mourir, sinon j'aurais appelé. 
Layne m'avait juste dit : "Je suis malade". J'avais pris de quoi planer à mort ce jour là. Il était agité de ne pas me voir redescendre. Il m'engueulait d'avoir pris ces pilules. On s'est pris le bec et je me suis barré. Et ses derniers mots pour moi furent : "Pas comme ça, ne part pas comme ça". Je l'ai juste laissé là, assis. Ses derniers mots étaient : "Pas comme ça".... Je peux pas croire ça. J'ai tellement honte de ça.

Sean Kinney (batteur d'AIC) : Ça a été un des suicides les plus longs du monde. J'attendais cet appel depuis longtemps. Depuis 7 ans en vérité. Mais ça n'a pas empêché de me choquer le moment venu.

Mike Inez (2ème bassiste d'AIC) : A ce moment précis j'étais vraiment mal. Randy Castillo, mon meilleur ami, le batteur du groupe d'Ozzy (Osbourne), et mon mentor, venait de mourir d'un cancer. le lendemain de mon retour des funérailles, j'ai eu un appel de Sean. "T'es bien assis??.... Layne vient de mourir". "Oh my God, tu déconnes???" Ça a été l'une des pires périodes de ma vie.

Mike Starr : Quand le groupe s'est formé, on est tous devenu comme des frères, spécialement moi et Layne. On se marrait comme des fous, on riait tous énormément. On s'est toujours tous supporté les uns les autres. J'étais chanceux de jouer avec ces gars. 
Un jour, j'ai croisé Jeff Ament. Il m'a fait remarquer : "C'est dingue de vous voir toujours tous les 4, vous êtes toujours tous ensemble les gars, en toutes circonstances!!". J'étais là : "C'est vrai mec. On est les 4 mousquetaires, mec". On vivait pour ce groupe. C'était notre seul intérêt dans la vie.

Ci dessous un petit extrait de Jar Of Flies justement, certainement un des albums de rock parmi les plus foncièrement bô. Je peux pas dire autre chose que ça. Il se dégage de ces morceaux quelque chose de simplement magnifique... Juste dire aussi que les deux derniers albums d'AIC sont des tueries. A écouter absolument. Ils ne sont pas si loin en qualités des classiques du groupe... 




PS : Saviez vous que les deux amants sur la pochette de Mad Season sont en réalité Layne et Demri...

15/10/2016

Drive Blind les yeux bandés!!

Tiens? Ce blog n'est pas abandonné? QUOI????? LE MEC SERAIT TOUJOURS VIVANT???? Dis moi pô que c'est pô vrai!!!!! Juste le mec il vient de se réécouter dans le désordre la disco complète de son groupe de toujours, Pearl Jam, en se disant que le petit dernier n'était en fait pas si mal, et même plutôt bon. Et même carrément bon. "She's a lightning bolt... lightning bolt"... Puissant ce morceau. Et de lire, enfin, dans un petit plaisir coupable, la somme en quasi 400 pages qu'est "PJ Twenty". Et de revoir le docu PJ20... Y'a pas à chier, c'est le plus grand groupe du monde!!! Héhé. 

Bon, juste pour dire aussi que dans le dernier Noise était fait mention de Drive Blind, ovni musical dans la France des années 90, et de la ressortie de Be a vegetable, remarquable album complètement dans l'air du temps à l'époque, tout en rage et tension, agressif, massif, et qui n'avait p**** de rien à envier à ses homologues us... De lire ça m'a gentiment rappelé ce moment d'adolescence ou j'ai pour la première fois eu vent de l'existence de ce groupe, via si je me souviens bien, une chronique de feu Hard Force ("n°27 : toute l'année hard 1994", putaing je viens de retrouver la couverture sur le net) épluchant l'EP de 1994 justement, Tropical Motion Fever, plus orienté sur un rock noise j'aurais tendance à dire pro Dino Jr vs Sonic Youth, genre petite voix gentille et lancinante perdue au milieu du chaos sonique. Super bien ficelé, enchainements de chouettes chansons grunge pop, tel Smile Like Elvis ou Television... En ce temps béni j'avais flashé sur la pochette (rien que la face du gosse...) , mélange d'innocence et d'agressivité, un peu comme la musique du disque en fait. Merci New Noise de m'avoir amené à réécouter ça 20 ans après!!! Vraiment à redécouvrir... 


A plus les aminches!!!