Seattle est au rock n'roll ce que Bethléem est au christianisme.
Spin Magazine (1992)

On a besoin qu'il arrive à nouveau quelque chose comme ça - pour changer la face de la musique. Tout de suite!
Mike Inez (Alice In Chains)

13/10/2011

L'émocore de Seaweed... The come back!!!

Et 2011 signe le retour de... SEAWEED!!!! Quoi? Comment se fesse? Point d'explosions de joies comme il avait été de mise avec Soundgarden ou Alice In Chains??? Faut dire que ces gars là sont pas des plus connus en Europe... Et pourtant, peut être l'auraient t'ils mérité... Explosion d'énergie brute balancée en plein dans ta face, Seaweed est un de ces groupes happés, situation géographique oblige (ils sont de Tacoma), par la vague grunge, ce sans en avoir le son caractéristique... Pour preuve, leurs premiers méfaits seront sortis chez Sub Pop, et produits par Endino (pourtant dépositaire du son "grunge" par excellence). Et puis il faut dire que les petits gars savent s'entourer de certains membres expérimentés de la scène de Seattle... Kim Warnick des Fastbacks assurera les chœurs sur plusieurs de leurs albums, Ken Stringfellow des Posies les chapeautera un temps... Car les Seaweed sont des jeunos à leur début en 1989, et rendent quelques années aux futures stars du grunge... C'est cependant en à peine un an d'existence qu'ils signent leur premier album, Despited.
Wade Neal (guitariste de Seaweed) : On n'en était pas (parti intégrante du mouvement). On est le meilleur exemple du groupe un peu « nerd » que tout le monde aime bien, mais que personne ne connait vraiment... Je peux pas dire. C'était une période intéressante.
Aaron Stauffer (chanteur de Seaweed) : Je sais pas si c'était une bénédiction ou si on a été maudit de signer avec Sub Pop, c'était juste cool d'avoir un label qui sortait nos disques, et ce dès notre première année d'existence, et c'était cool que ce soit un label local. Donc je peux pas dire si avoir été sur un autre label aurait été mieux ou moins bien. Peu importe. Il s'avère qu'on avait juste au début, un court contrat, et qu'après le premier album, on ne voulait déjà plus faire de disques avec eux (rires)
Le groupe signera trois albums chez Sub Pop. Pur produit DIY, ils enregistrent Four dans un studio aménagé par leur soin chez les parents de Clint Werner, le guitariste, en six mois de temps...
Aaron Stauffer : Ses parents n'habitaient plus la maison, sa mère était décédée, mais cette maison était une bénédiction pour nous. Clint avait construit ce petit studio où on répétait de temps en temps, et c'était vraiment petit. Pour Four, on a dû enregistrer la batterie dans le salon, et je pense le chant aussi... C'est toujours bizarre quand j'entends ces morceaux, au regard des conditions d'enregistrement qu'on avait. Parce c'est pas comme si tu chantais avec le groupe, là tu chantes tout seul dans le salon de quelqu'un avec un casque sur la tête. TacWa, c'était le nom qu'on avait donné à ce studio... Ken Stringfellow m'a aidé pour l'enregistrement du chant, mais sinon c'était une auto production complète, ce qui était vraiment excitant pour nous. Pas besoin de conduire jusqu'à Seattle. Pas besoin de quitter notre bien aimée Tacoma...
Sub Pop a aimé l'idée qu'on se démerde complètement avec cet album, juste parce que, de cette manière, on respectait complètement le budget. Habituellement quand les gens font des disques ils dépassent leur budget pour sortir de la merde. C'est comme ça qu'on a été capable de laisser tomber les petits boulots, juste parce qu'on économisait notre fric et qu'on enregistrait tout le temps par nous même. Je pense pas qu'ils croyaient qu'on pouvait le faire, je pense qu'ils se disaient juste « peu importe », ils se mêlaient pas vraiment des décisions de leurs groupes, ils les laissaient juste faire ce qu'ils voulaient. Ils étaient surement sceptiques à voir notre façon de faire, mais bon, ça a marché. Je pense qu'ils ont été surpris...
Le fait d'avoir signé sur Sub Pop avant la ruée vers l'or grunge de 1991 aura néanmoins le « mérite » de garantir à Seaweed une quasi automatique signature chez une major, en l'occurrence Hollywood Records, filiale de Disney... Spanaway, excellent album au demeurant, ne vend malheureusement pas aussi bien que Nevermind, héhé, et l'association ne durera pas plus...
Aaron Stauffer : A l'époque Sub Pop était sur le point de signer un deal avec Warner (ils étaient fauchés). On a pensé que quitte à aller sur une major, autant négocier nous même avec le diable plutôt que laisser Sub Pop le faire pour nous. (...) Hollywood Record c'est de la merde!!! Laissons les majors sortir toute la soupe qu'ils veulent et laissons les labels indépendants sortir toute la bonne musique... (...) Faire des vidéos n'est pas fun du tout, j'ai jamais eu aucun plaisir à faire des vidéos. C'est complètement stupide, je déteste les vidéos. J'ai pas de putain de télévision, j'aime pas la télévision et j'aime pas MTV, ça pue bordel, ça pue (rires).
Un cinquième et dernier album sortira chez Merge en 1999... Le groupe décide de stopper l'aventure sur un commun accord, mais sans jamais complètement fermer la porte pour toujours... La preuve en est : 2011 voit l'arrivée d'un nouveau single et le départ d'une nouvelle tournée US. Entre temps, Aaron Stauffer aura joué dans Gardener avec Van Conner, et se sera essayé à la new wave en compagnie de Steve Fisk et Ken Stringfellow...
Aaron Stauffer : On a arrêté parce que Seaweed était debout depuis 10 ans, et que 10 ans c'était bien assez. Mais on n'a jamais vraiment pensé que c'était un vrai split parce qu'on est toujours plus que jamais amis... On est de Tacoma, pas de Seattle. Tacoma est le lieu du crime, Seattle est le lieu du grunge... (...) Je pense qu'on a vécu entre l'underground et « l'overground ». Les plus gros concerts qu'on ai fait, c'était 1000 personnes, et habituellement on ne jouait pas pour plus de 100 personnes...
Emocore. C'est le petit tiroir qu'on a trouvé pour ranger Seaweed... Qu'on aurait presque inventé rien que pour lui d'ailleurs, tellement l'étiquette semble lui coller comme un gant... Une manière de présenter un hardcore le plus rentre dedans, auquel on aurait rajouté une bonne giclée de mélodies pop... Guitares cinglantes, catchy, avec riffs TGV qui donnent une furieuse envie de sauter partout... Même si Seaweed est loin d'être le premier combo affublé de l'étiquette en question, de Sunny Day Real Estate jusqu'aux plus dispensables zhéros du punk rock californien actuel, tous lui doivent un peu quelque chose...
Wade Neal : J'ai eu vent que pas mal de monde disait ça de nous (qu'ils sont une grosse influence pour les groupes punks d'aujourd'hui), et surement qu'il y a une certaine vérité là dedans. On était juste un groupe parmi d'autres. C'est un compliment, et j'apprécie... Ça me fait juste plaisir que les gens disent ça de nous...
Et le mot de la fin sera pour... Aaron Stauffer : Je suis un grand fan des Melvins. J'avais fait un t-shirt pour un concert des Melvins en 1986, qui avait écrit dessus : Mevins (not Melvins). Mevins. Pas mal de mes potes l'ont porté (rires). Je suppose que j'étais pour quelque chose dans le fait que Kurt Cobain ait appelé son chat Mevins... Les Melvins sont irréels. Personne ne peut faire mieux.
Seaweed vient de sortir un single : Service Deck/The Weight, en écoute dans la playlist Deezer à droite. Quelques autres morceaux dans la playlist Grooveshark plus bas... Une petite vidéo en sus...


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